Grand-père Gédéon et la légende du cheval de Noël, roman fantastique – Littérature Jeunesse, Claire Gagnon, Fondation littéraire Fleur de Lys

Grand-père Gédéon et la légende du cheval de Noël

Roman fantastique – Littérature Jeunesse

CLAIRE GAGNON

Fondation littéraire Fleur de Lys

Lévis, Québec, 2018, 292 pages.

ISBN 978-2-89612-558-6

Exemplaire papier : 24.95$ Tout inclus

Exemplaire numérique PDF : 7.00$


PRÉSENTATION

Depuis quelque temps, Charlotte fait toujours le même rêve : un grand cheval brun s’amuse à lancer des ruades, puis il disparaît en laissant l’empreinte d’un fer à cheval entourant une rose d’or. Persuadée que ce rêve provient de son regretté grand-père Gédéon, elle se confie auprès de sa grand-mère. Celle-ci la rassure en lui disant que son grand-père saura lui envoyer un autre rêve.

Voilà qu’aux petites heures du matin, Charlotte trouvera, sur la table de la cuisine, une missive écrite de la main de grand-père Gédéon. Il n’en faut pas plus pour la convaincre de partir à la recherche de ce vieux grimoire contenant la légende du cheval de Noël.


EXTRAIT

Chapitre 1 – Le rêve

Cette nuit-là, j’avais fait un rêve bien étrange : un grand cheval brun courait dans les rues de mon village, puis il disparaissait derrière des nuages de neige qu’il soulevait de ses gros sabots. Il revenait à la charge en se cabrant, sautillant et poursuivait sa course en lançant de vigoureuses ruades.

Tout à coup, un épais brouillard l’enveloppa. On ne voyait plus que l’empreinte d’un fer à cheval encerclant une rose d’or.

Je me suis aussitôt réveillée en sursaut. En moins de deux, j’ai sauté de mon lit pour ouvrir le premier tiroir de la commode. Je sortis une boîte rouge dans laquelle j’avais placé une minuscule rose d’or offerte par mon grand-père. Je lui avais fait la promesse de ne jamais perdre cette rose d’or car, selon grand-père, celle-ci me serait d’un précieux secours. Du haut de mes neuf ans, je ne comprenais pas très bien tout ce que cela pouvait bien signifier, mais j’ai pris soin de ne jamais la perdre.

À l’heure du petit déjeuner, je parlai de mon rêve à ma mère. Grand-mère, qui avait pris place dans la bergère, m’écoutait attentivement.

— Ce rêve est sans importance, me dit maman. Dépêche-toi de finir ton déjeuner !

La réponse de ma mère m’avait choquée. Je savais bien que ce rêve cachait un message. Mais comment déchiffrer tout cela ? Je me suis levée de table, j’ai pris mon sac d’école et mon manteau, puis je suis sortie de la maison.

Pendant que j’attendais l’autobus scolaire, je faisais traîner mes pieds dans les feuilles mortes. Le vent était froid. J’ai levé la tête pour regarder les nuages. Ce sont peut-être des nuages de neige, comme le disait grand-mère. Ma bonne grand-mère avait un don. En effet, il lui suffisait de scruter le ciel pendant quelques minutes, et la voilà prête à vous faire des prévisions sur le temps qu’il fera. Rarement, elle se trompait. L’autobus scolaire s’arrêta pour me laisser monter.

Monsieur Émery, notre sympathique chauffeur, me salua d’un sourire. Je me suis dirigée à l’arrière où Claude et Olyvier avaient déjà pris place. Comme à tous les matins, ces deux frères étaient toujours les premiers à monter et, le soir venu, ils en descendaient les derniers.

— Tu n’as pas bonne mine, me dit Claude.

— Quel air dépité ! ajouta Olyvier

— Ça va ! dis-je vexée. Je n’ai pas beaucoup dormi et …

— Encore un autre rêve ! continua Claude en me coupant la parole.

L’autobus scolaire s’arrêta. Frank et Alex, deux grands gaillards au sourire sympathique, vinrent nous rejoindre.

— Dis-moi Charlotte, quelque chose te tra¬casse ? demanda Alex.

Je me suis alors lancée. Je leur ai parlé de mon rêve, de la rose d’or et de la réponse de ma mère. Je dois vous avouer que je faisais confiance à ces quatre comparses. Ce sont eux qui m’ont accueillie, réconfortée et consolée le jour où je fus dans l’obligation de venir vivre à la ferme de grand-père.

Après le décès de grand-père, ma mère décida de vendre la maison et de retourner vivre sur la ferme familiale. C’est ainsi que nous avons quitté la ville pour nous installer à la campagne.

Grand-mère était heureuse de nous accueillir, mais moi, je n’étais pas du tout enchantée. Ce n’est pas que je n’aimais pas grand-mère, mais laisser derrière moi mes amis, ma ville et l’école de mon quartier m’obligeaient à un énorme sacrifice. Je suis donc arrivée chez ma grand-mère avec le cœur en colère.

Je crois que grand-mère avait deviné la rage qui m’habitait. C’est avec plein de tendresse qu’elle m’accueillit dans sa vieille maison de campagne.

— Tu prendras la chambre rose, me dit grand-mère.

C’était la chambre que je préférais et elle le savait bien. J’adorais cette pièce avec ses papiers peints, ses dentelles et ses deux lucarnes qui me laissaient voir les bâtiments de la ferme, le potager ainsi que les grands champs qui rejoignaient la forêt.

Monsieur Émery stoppa l’autobus scolaire devant l’entrée des élèves. Il était huit heures. Toujours à l’heure, toujours souriant, il nous fit descendre en nous souhaitant une bonne journée.

Rapidement, nous nous sommes rendus à la cafétéria où Violaine nous y attendait, comme à chaque matin. Je n’eus même pas le temps d’ouvrir la bouche que Frank, Alex, Claude et Olyvier prirent la parole, à tour de rôle, pour raconter le rêve que j’avais fait la nuit dernière.

C’est au son de la cloche que notre discussion s’est arrêtée. Nous nous sommes alors dirigés à notre premier cours de la journée.


AU SUJET DE L’AUTEURE

Claire Gagnon

C’est en Mauricie, sur une petite ferme, que j’ai grandi. Dès que j’ai su lire, ce sont les contes de tante Lucille ainsi que ceux de la comtesse de Ségur qui ont rempli mon enfance. Mon intérêt pour les contes, les mythes et les légendes m’a conduit à l’U.Q.T.R où j’ai étudié en littérature. Par la suite, je me suis dirigée vers l’enseignement. J’ai surtout travaillé auprès de jeunes en difficulté qui fréquentaient les secteurs adaptés. Maintenant que je suis à la retraite, je consacre le plus clair de mon temps à écrire des histoires.


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