Le loup gris, récit allégorique, Joseph C. La Marche, illustrations par Keenan Pilon, Fondation littéraire Fleur de Lys

Le loup gris

Récit allégorique

Joseph C. La Marche

Illustrations par Keenan Pilon

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2019, 128 pages.

ISBN 978-2-89612-571-5


PRÉSENTATION

Ce récit allégorique raconte l’histoire intime d’un loup. Ben a l’air différent des autres. C’est que la nature l’a défavorisé anatomiquement : il est né défiguré. Pour cette raison il encourt les injures, réelles et imaginaires, de son entourage. Par surcroît, étant le dernier-né et le plus frêle de la portée, il est relégué au troisième rang dans la hiérarchie sociale de la meute. Ainsi à l’âge adulte, selon la tradition séculaire chez les loups, Ben doit quitter ses proches et s’exposer aux périls de la nature sauvage afin de s’inventer un destin personnel en trouvant tout seul refuge et subsistance. Il prend son départ. La peur l’étreint. Le doute l’accompagne. Sera-t-il en son pouvoir de survivre ? A-t-il ce qu’il faut pour trouver sa pleine mesure et atteindre l’endroit de son destin où il deviendra, à l’exemple de son père, un grand loup gris ?


EXTRAIT

Il passa les tout premiers temps de sa vie comme dans les limbes, complaisamment satisfait et insouciant, ignorant la vérité de son état. Il se contentait de s’abandonner à ses impulsions avec grand naturel, glissant d’activité en activité dans une bienheureuse inconscience. Il s’ignorait; il était heureux. Dans le chaos de ses frivoles expériences il ne soupçonna pas qu’il fût différent des autres. Ses connaissances s’accumulaient sans heurts, par moments progressifs, mais imprécis, comme il arrive dans le bas-âge. Petit à petit cependant, d’une expérience à l’autre, à l’âge où il devint affligé du souci de se comparer aux autres, il s’éveilla à la réalité, c’est-à-dire à la singularité dont il était marqué.

Un jour, longeant le ruisseau où il aimait patauger il vit venir sur la berge deux femelles bruyantes, parmi lesquelles une petite voisine qu’il connaissait de vue, pleines du fol entrain de la jeunesse (il les jugea plus juvéniles que lui); à leur approche il se rendit compte qu’elles l’avaient reconnu à distance et s’amusaient à le couver d’un regard coquin tout en s’entretenant à son sujet. Au moment juste où elles arrivaient à portée de voix il ne put faire autrement que de les entendre, au milieu de leurs folles chuchoteries, porter sur lui un jugement qu’il estima dépréciatif et qui eut sur lui l’effet cuisant d’une injure: « Il a l’air… » Le reste, il l’imagina à sa manière: « différent de l’apparence des autres »; le peu qu’il venait d’entendre suffit pour lui faire vivre l’humiliation de son défaut physique et la confirmation que pour lui l’âge de la frivolité était bel et bien révolu. Face à l’offense, au lieu de prendre à partie les deux jeunes étourdies, il joua le détachement, fit semblant de ne pas avoir entendu et continua son chemin en ayant l’air intéressé à autre chose. En dedans l’observation lui perça le cœur. Pour comble, il se fit idée qu’elles avaient dû hâter le pas pour rire à leur aise, pour se moquer, une fois éloignées de lui. Toutefois il ne leur en voulut pas pour cela, jugeant que sa conformation méprisable leur eut inspiré un dégoût bien légitime, car sa singularité ne pouvait que fixer l’attention des autres. Pourtant ce n’en fut pas moins pour lui un dur moment d’éveil. A partir de ce jour, la déclaration douloureuse se logea dans sa mémoire avec une acuité impitoyable, joua en lui en continu, quoi qu’il fît pour tourner sa pensée ailleurs et pour s’en défaire, avec la ténacité d’un écho greffé à son oreille comme un chardon enfoncé dans sa chair, qu’il emporterait avec lui le reste de sa vie, dont il aurait conscience à tout instant sous l’effet d’une douleur constamment renouvelée.

Cette expérience préfigura dans sa mémoire un autre épisode lié à une blessure du même genre.

Par un après-midi de paisible association, sa mère et une amie venue en visite chez lui d’une meute de proximité jasaient de leur portée respective. Elles vantaient l’une et l’autre les vertus de leur marmaille respective : celui qui courait comme le vent ou émettait le plus vibrant hurlement, celui qui faisait preuve de témérité et maîtrisait déjà les complexités de la chasse, ou arborait le pelage le plus lustré. Lorsque vint le moment de caractériser son plus jeune, sa mère hésita avec une expression d’incertitude, parut interroger le ciel, et puis affirma: « Il n’est pas comme les autres. » Remarquant alors son petit à l’écoute elle tourna court et fit virer la conversation. Lui, il s’en fut de là, la douleur palpitant dans sa poitrine. Non qu’il eut l’idée que sa mère eût voulu le blesser; elle avait émis le commentaire sans la moindre malice, mais simplement elle ne pouvait se refuser à l’évidence. Que la déclaration vînt de sa mère, qui l’aimait de tendresse et veillait sur lui avec un soin particulier, donna d’autant plus de poids à la remarque, et de tranchant à sa peine. Ainsi comprit-il que la vie a toute capacité d’infliger la souffrance et que les plus proches de soi peuvent très bien en être les initiateurs.

À la suite de ces expériences amères il redoubla d’attention sur lui-même, mettant dans toutes ses activités une partie de lui-même sur le qui-vive, épiant de près le comportement d’autrui à son égard, à l’écoute de la moindre parole qui fît allusion à son étrangeté.

Il accorda désormais une obsessive attention à ce qu’il considérait comme une malformation. L’image que l’eau claire lui renvoyait chaque fois qu’il buvait ou s’amusait dans le ruisseau, où il eût aimé admirer comme les autres le reflet de la lune ou les jeux du soleil, était toujours celle de cette étrange forme de lui-même, et il était contraint alors de reconnaître que quelque chose le singularisait. Décidément, rien ne pouvait faire qu’il ne fût différent de ses frères et sœurs. Il maudit alors le fait qu’une erreur de la nature l’eût défavorisé, en ceci qu’elle avait mis à sa tête des propriétés disgracieuses, inhabituelles. Son moral en fut atteint. Un sentiment d’infériorité prit racine.


AU SUJET DE L’AUTEUR

Joseph C. La Marche

Joseph C. La Marche a vu le jour et a grandi dans le nord de l’Ontario où il demeure encore. Il a poursuivi des études universitaires en français et a reçu une formation pédagogique. Il a fait carrière de prof dans l’enseignement secondaire. Parvenu à la retraite, il profite de loisirs tels que le jogging et le yoga. Le loup est son fétiche et son domicile en témoigne : portraits encadrés, dessous de verre, figurines, bloc de bureau, décalcomanies. Cela dit, il est dans l’ordre des choses qu’il soit membre du célèbre International Wolf Center. D’aucuns pourraient soumettre qu’il est « vieux jeu », appartenant à un temps révolu, parce qu’il préfère l’intelligence humaine à celle « artificielle », les animaux aux machines, la pâte concrète à la réalité virtuelle. Il prend plaisir à la sensation de tenir un livre papier dans ses mains, sans pour autant s’en prendre aux adeptes de l’espace numérique. Parmi ses lectures de chevet il tient en estime particulière les géants du roman français du 20e siècle. Il écrit pour son plaisir d’une part, et par besoin intérieur d’autre part. L’œuvre littéraire qu’il médite et élabore depuis plus de vingt années comporte romans, nouvelles, poèmes. Le loup gris est le premier ouvrage qu’il livre au public.

Le nom Joseph C. La Marche est un pseudonyme.


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