Recueil de textes, essais, Guillaume Dionne, Fondation littéraire Fleur de Lys

Recueil de textes

L’enfer existe-t-il vraiment ?

L’antéchrist et la Marque de la bête manifestés aujourd’hui

Les rêves et les songes, preuve de l’immortalité de l’âme

La naissance de Dieu

La place à Marie dans les Saintes Écritures

Essais – Littérature chrétienne,

Guillaume Dionne,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 56 pages.

Format 6 X 9 pouces,

ISBN 978-2-89612-613-2

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TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIÈRES

L’enfer existe-t-il vraiment ?

  • L’Enfer est-il l’anéantissement de l’âme ?
  • L’exemple de Lazare et du riche
  • L’enfer vu d’une perspective philosophique
  • Le chemin large et le chemin étroit

L’antéchrist et la Marque de la bête manifestés aujourd’hui

Les rêves et les songes, preuve de l’immortalité de l’âme

La naissance de Dieu

  • La naissance de la grâce
  • L’homme veut tuer Dieu
  • La Sainte trinité
  • Le discours scientifique et philosophique
  • La Fleur de la Grâce (La Naissance de Dieu dans nos cœurs)
  • La Sainte vierge et son enfant le Fils de Dieu
  • Ministère de Jésus de Nazareth
  • La Parole faite chair
  • Conclusion

La place à Marie dans les Saintes Écritures

  • La grâce de Marie
  • Un fait de l’humanité de la vierge Marie
  • La co-rédemption de Marie
  • L’autorité de la Bible
  • La médiation de la vierge Marie
  • L’immaculée conception de Marie
  • Apparition de Marie et son culte
  • Miracles attribués à la vierge Marie
  • Marie et la Trinité

auteur

AU SUJET DE L’AUTEUR

Guillaume Dionne

De l’église des Évangélistes, semblable aux églises sœurs baptistes fondamentalistes provenant des (Anabaptistes) de l’Église ignorée venant de Christ jusqu’à ce jour. (Frère en Christ) Éphésiens 2:20

DU MÊME AUTEUR

DU MÊME AUTEUR

L’évangile éternel de la grâce

La Paix en Christ

Réflexion sur le Nouveau Testament
pour enfants dédiée à la Gloire de Dieu

Livre Jeunesse,

Guillaume Dionne,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2020, 100 pages.

ISBN 978-2-89612-591-3

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Le soleil des vivants

Recueil de poèmes

Guillaume Dionne

Fondation littéraire Fleur de Lys

Lévis, Québec, décembre 2020

214 pages

ISBN 978-2-89612-599-9

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Réflexion sur le Créationnisme biblique

Créationnisme vs Évolutionnisme

Essai, Guillaume Dionne,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 52 pages.

ISBN 978-2-89612-602-6

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L’enfer existe-t-il vraiment ?

L’antéchrist et la Marque de la bête manifestés aujourd’hui

Essai, Guillaume Dionne,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 19 pages.

ISBN 978-2-89612-605-7

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Les rêves et les songes, preuve de l’immortalité de l’âme

Essai, Guillaume Dionne,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 19 pages.

ISBN 978-2-89612-608-8

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La naissance de Dieu
La place à Marie dans les Saintes Écritures
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La naissance de Dieu et La place à Marie dans les Saintes Écritures, Guillaume Dionne, Fondation littéraire Fleur de Lys

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La naissance de Dieu

&

La place à Marie dans les Saintes Écritures

Guillaume Dionne,

Essai, Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 21 pages.

ISBN 978-2-89612-612-5

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SOMMAIRE

La naissance de Dieu

  • La naissance de la grâce
  • L’homme veut tuer Dieu
  • La Sainte trinité
  • Le discours scientifique et philosophique
  • La Fleur de la Grâce
  • (La Naissance de Dieu dans nos cœurs)
  • La Sainte vierge et son enfant le Fils de Dieu
  • Ministère de Jésus de Nazareth
  • La Parole faite chair
  • Conclusion

* * *

La place à Marie dans les Saintes Écritures

  • La grâce de Marie
  • Un fait de l’humanité de la vierge Marie
  • La co-rédemption de Marie
  • L’autorité de la Bible
  • La médiation de la vierge Marie
  • L’immaculée conception de Marie
  • Apparition de Marie et son culte
  • Miracles attribués à la vierge Marie
  • Marie et la Trinité

EXTRAIT

EXTRAIT

La naissance de Dieu

La naissance de la grâce

Le Fils de Dieu naquit en un humble lieu, mais d’une gloire incommensurable venant du Père. Une sorte d’humilité glorieuse et transcendante donnée au Fils de Dieu. Il ne pouvait exister meilleur endroit pour sa naissance que cet humble lieu à la place d’un palais somptueux. Ainsi est venu le Fils de Dieu, non dans la gloire, mais dans l’humilité. Il y a l’humilité de Dieu dans sa naissance tout comme l’humilité de son divin abaissement. D’un glorieux mystère pour notre entendement. Que Dieu tout puissant et infiniment grand prenne un corps comme le nôtre en naissant comme un petit enfant.

* * *

C’est Dieu fait chair en la personne de notre Seigneur Jésus-Christ qui, existant dans le ciel sous forme de Dieu. S’est anéanti lui-même se faisant homme et se rendant obéissant, même jusqu’à la mort de la croix. Il parut comme un vrai homme, mais étant quand même 100% Dieu.

C’est là le mystère de son abaissement. Il fut comme même un sous-homme en les choses dont il a souffert. La profonde humiliation se changeant en suprême et souveraine élévation. Un nom au-dessus de tout nom pour que tout genou fléchisse devant lui de son œuvre à la croix.

Ce qui semblait une si grande défaite, se change en suprême victoire et pour l’éternité en sa Résurrection le troisième jour selon les écritures prophétisées. Le Saint de Dieu ne pouvant connaître la corruption et rester dans les liens de la mort.


auteur

AU SUJET DE L’AUTEUR

Guillaume Dionne

De l’église des Évangélistes, semblable aux églises sœurs baptistes fondamentalistes provenant des (Anabaptistes) de l’Église ignorée venant de Christ jusqu’à ce jour. (Frère en Christ) Éphésiens 2:20


DU MÊME AUTEUR

DU MÊME AUTEUR

L’évangile éternel de la grâce

La Paix en Christ

Réflexion sur le Nouveau Testament
pour enfants dédiée à la Gloire de Dieu

Livre Jeunesse,

Guillaume Dionne,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2020, 100 pages.

ISBN 978-2-89612-591-3

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Le soleil des vivants

Recueil de poèmes

Guillaume Dionne

Fondation littéraire Fleur de Lys

Lévis, Québec, décembre 2020

214 pages

ISBN 978-2-89612-599-9

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Réflexion sur le Créationnisme biblique

Créationnisme vs Évolutionnisme

Essai, Guillaume Dionne,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 52 pages.

ISBN 978-2-89612-602-6

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L’enfer existe-t-il vraiment ?

L’antéchrist et la Marque de la bête manifestés aujourd’hui

Essai, Guillaume Dionne,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 19 pages.

ISBN 978-2-89612-605-7

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Les rêves et les songes, preuve de l’immortalité de l’âme

Essai, Guillaume Dionne,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 19 pages.

ISBN 978-2-89612-608-8

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L’Évangile ─ Qu’on vous enseigne moins, essai, Cyrille Simplice Wandji, Fondation littéraire Fleur de Lys

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L’Évangile ─ Qu’on vous enseigne moins

Cyrille Simplice Wandji

Essai

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 176 pages.

ISBN 978-2-89612-610-1

Couverture souple couleur

Format 6 X 9 pouces

Reliure allemande

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PRÉSENTATION

PRÉSENTATION

Dans le livre biblique « Les Actes des apôtres », il est dit que les disciples qu’on envoyait prêcher sur le terrain étaient « remplis de l’Esprit-Saint ». Aujourd’hui, c’est le cursus scolaire qui détermine la crédibilité de celui qu’on envoie transmettre le message de Christ, l’Esprit étant relégué au second plan, ou ne jouant que le rôle d’attrape-mouche pour des araignées avides de toutes sortes de gloires et de richesse. Pourquoi baptise-t-on les chrétiens au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit ? Eh bien parce que le rachat des péchés est une initiative du Père, rendu concret par le sacrifice du Fils, et entretenue par les œuvres de l’Esprit-Saint. En d’autres termes, une fois qu’on est entré dans la Grâce par le baptême, l’Esprit nous renouvelle jusqu’à la sanctification, nous guide en nous éclairant dans les voies de Dieu : l’Esprit est l’enseignant ultime.

Lorsque Jésus réprimandait l’église de Laodicée, Il dit : « Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. »

Ainsi sont la plupart des évangélistes aujourd’hui : tièdes parce qu’ils se fient plus à leurs diplômes qu’à prier afin d’obtenir l’Esprit de Dieu pour les guider. Beaucoup ne croient même plus que cet Esprit travaille encore. Ils sont devenus ce que le Christ appelle : des aveugles qui conduisent des aveugles; et lorsque des aveugles conduisent des aveugles, tous deux tombent dans des trous…


EXTRAIT

EXTRAIT

PROLOGUE

Un jour j’ai écrit un texte de slam intitulé « Tout fout le camp »; un texte avec pour thème principal la morale. Je l’ai scandé devant un public mitigé et, à la fin de ma lecture, en descendant du podium, un spectateur m’a déclaré : « Tu as du culot de faire un texte à propos de la morale dans un Québec encore meurtri par les abus du pouvoir ecclésiastique ! »

Le culot ! Voilà ce qui manque à l’évangile qu’on prêche dans le monde aujourd’hui; un monde dont la face change drastiquement en ces temps de la fin – pas que le monde fut très brillant à l’époque de l’instigateur de l’évangile, si oui pourquoi aurait-il déclaré « vous [les chrétiens] êtes la lumière du monde ? » Jésus disait : « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous la table, mais on la met sur le porte-lampe afin qu’elle éclaire toute la maison. » Je me pose une question : le tort d’une planète si noire aujourd’hui doit-il être imputé aux personnes immorales seulement, ou doit-on impliquer dans ce déclin l’auto-musèlement des objecteurs de conscience ? Est-ce le monde qui se noircit davantage à nos jours, ou sont-ce toutes ces lampes éteintes – lorsqu’elles ne sont pas dissimulées – qui décuplent les ténèbres ?

Quand Jésus-Christ répandait l’évangile, on disait de Lui qu’Il ne prêchait pas comme les autres enseignants, mais comme ayant autorité; où est passée cette qualité dans nos évangélistes d’aujourd’hui ? Oh, ne vous méprenez pas sur la nature de l’autorité que Christ exerçait en son temps, car je vous rassure que cela n’avait rien à voir avec forcer une femme à porter des enfants; rien à voir non plus avec obliger les gens à aller au culte dominical, ni brûler sur le bûcher quiconque ne respectait pas une doctrine. L’autorité qu’exerçait Jésus résidait dans cette façon de rallier les gens à sa cause juste avec des mots adéquats, des mots qui transperçaient l’âme pour mettre au grand jour l’iniquité, amenant – pour ceux qui étaient humbles et sincères – à réfléchir sérieusement sur les conséquences des actes qu’on posait, ou qu’on allait poser.

Napoléon, roi de France, disait de Jésus et de l’Évangile :

« Je cherche en vain dans l’histoire pour y trouver le semblable de Jésus-Christ, ou quoi que ce soit qui approche de l’Évangile. Ni l’histoire, ni l’humanité, ni les siècles, ni la nature, ne m’offrent rien avec quoi je puisse le com­parer et l’expliquer. Ici tout est extraordinaire; plus je le considère, plus je m’assure qu’il n’y a rien là qui ne soit en dehors de la marche des choses et au-dessus de l’esprit humain.

Les impies eux-mêmes n’ont jamais osé nier la sublimité de l’Évangile, qui leur inspire une sorte de véné­ration forcée. Quel bonheur ce livre procure à ceux qui croient ! Que de merveilles y admirent ceux qui l’ont médité! Tous les mots y sont scellés et solidaires l’un de l’autre, comme les pierres d’un même édifice. L’esprit qui lie les mots entre eux est un ciment divin qui tour à tour en découvre le sens ou le cache à l’intelligence. Chaque phrase a un sens complet, qui retrace la perfection de l’unité et la profondeur de l’ensemble; livre unique où l’esprit trouve une beauté morale inconnue jusque-là, et une idée de l’infini supérieure à celle même que suggère la création ! Quel autre que Dieu pouvait produire ce type, cet idéal de perfection, également exclusif et original, où personne ne peut ni critiquer, ni ajouter, ni retrancher un seul mot; livre différent de tout ce qui existe, absolument neuf, sans rien qui le précède et sans rien qui le suive ? … » (Napoléon en exil à Sainte-Hélène)

Combien d’évangélistes aujourd’hui possèdent la verve de Napoléon pour présenter l’Évangile ? Combien d’évangélistes aujourd’hui insistent sur les principes moraux de ce Saint Livre ? Combien d’évangélistes se mouillent aujourd’hui afin que la noirceur recule dans le monde ?

Quand on peut m’attribuer du culot pour avoir écrit et déclamé un texte lumineux qui ne constitue même pas la lueur d’une allumette dans ce monde de ténèbres, n’est-ce pas à pleurer de désolation ?


auteur

AU SUJET DE L’AUTEUR

Cyrille Simplice Wandji

Cyrille Simplice Wandji est né à Bertoua, dans l’Est-Cameroun. Il immigre au Canada en juin 2007 et s’installe dans la province de Québec où il vit actuellement. Travaillant comme inspecteur en Assurance Qualité pour une entreprise qui construit des tours éoliennes, il consacre son temps libre à écrire de la poésie et quelquefois des nouvelles, mais surtout faire des recherches sur le christianisme. L’Évangile qu’on vous enseigne moins est le deuxième Essai religieux qu’il écrit, le premier étant intitulé : Imposture, pour en finir avec les amalgames et publié chez Edilivre.

C’est à Matane, cette ville qui comme le nez dans la figure s’avance dans le fleuve, caressée par la brise fraîche l’été, mais tancée par les vents froids l’hiver, qu’il s’établit, fuyant la grande ville – Québec et surtout Montréal – où tout lui rappelle ce qu’il a laissé là-bas, dans son pays natal. L’intégration n’est pas facile dans cette agglomération tissée serrée où, il suffit de venir de la ville la plus proche, Rimouski, pour se sentir étranger, quoique Québécois de souche. C’est donc en homme persévérant qu’avec Catherine Berger et Marie-Claude Soucy, toutes deux Québécoises d’origine, mais mises au ban de la société matanaise, qu’il décidera d’aller à la conquête de ce coin de pays. Ensemble ils créent Réseau Matanie, un organisme à but non lucratif pour accueillir et organiser des rencontres entre nouveaux arrivants et natifs de la place.

Les journaux, la télévision et les médias sociaux relayant l’information, l’initiative est un succès. Progres­sivement, Marie-Claude et Catherine Berger appelées par d’autres défis cèdent la place à de nouvelles personnes inspirées par l’organisme. Cyrille s’en ira aussi plus tard, après s’être assuré que les choses sont entre de bonnes mains. Délesté de son passe-temps, l’ennui s’installe. La solitude et la nostalgie – que le réseautage étouffait bien –refont surface. Les automnes et les hivers deviennent plus froids, d’autant plus que s’acclimater aux mœurs québécoises font prendre le mauvais pli de se plaindre à chaque chan­gement de saison. La relation avec la gent féminine n’est pas ce qui se fait le mieux, car éduqué par une société patriarcale à être le maître dans la maison, l’égalité inaliénable entre l’homme et la femme ne lui donne pas beaucoup de chance de s’exprimer : il enchaîne échec sur échec dans la vie de couple.

Dans cette situation chaotique, écrire est son premier exutoire. Il s’inscrit sur un site littéraire en ligne : Oniris, où il se joint à une communauté d’écrivains amateurs soucieux non seulement de partager leurs écrits, mais aussi d’aider les autres à progresser. Il s’initie à la poésie, style qu’il maîtrisait moins, et devient très vite un auteur dont la prose séduit plus d’un. Mais toujours en lui subsiste un vide qui grandit de jour en jour. Dans son pays, la vie spirituelle occupe la majeure partie du temps de ses concitoyens; ici, au Québec, la grande noirceur a terni l’image de tout ce qui est en rapport avec le Divin, excepté le divin qui se cache en chaque personne. C’est la quête de cette énergie bienfaitrice pour son âme qui l’incite à revisiter le christianisme, la foi chrétienne l’ayant construit psychologiquement de toute pièce depuis sa tendre enfance.

Avec la redécouverte est venue l’envie de partager, mais aussi l’envie de guérir : Le christianisme est une foi si pure qu’il ne comprend pas comment on a pu l’utiliser pour meurtrir tant d’êtres humains. Son premier essai traite de l’imposture ecclésiastique, celle de ces personnes qui, sensées aider ont détruit. Le deuxième essai, c’est-à-dire le présent ouvrage, présente ce qu’est le christianisme authentique, une foi d’abord destinée à annoncer quelque chose de grandiose…


DU MÊME AUTEUR

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Imposture, pour en finir avec les amalgames

Publié chez Édilivre

Disponible au Québec chez

Renaud-Bray 

Québec Loisirs — Numériques

leslibraires.ca

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Cyrille Simplice Wandji

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Ce qui arrive dans une maison, roman, Joseph C. La Marche, Fondation littéraire Fleur de Lys

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c.marcel-frappier.2b.1200

Ce qui arrive dans une maison

Joseph C. La Marche

ROMAN

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2021, 368 pages.

ISBN 978-2-89612-609-5

Couverture souple couleur

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PRÉSENTATION

PRÉSENTATION

L’avant-propos du roman signale la mise en marche tardive d’une vocation littéraire et annonce le récit que le narrateur écrit sur sa famille : son père l’illettré tient à se porter garant du patrimoine familial; sa mère éduquée et incessamment présente projette ordre et rectitude morale; ses trois frères sont observés à distance, exception faite de l’un d’eux qui se démarque par la force de son caractère et de ses ambitions; ses sœurs s’effacent à son regard par le cours naturel de la vie, sauf celle la plus proche de lui en âge avec qui il conserve un lien affectif et qui incarnera la grande blessure de la famille. Avec cela, une nièce survient par intermittence sur son parcours, sans parler d’un oncle admirable à ses yeux d’enfant mais taré dans les faits. Cette trame se déroule sous le regard observateur de Lionel qui tout ce temps résiste à l’idée de passer la frontière entre la rêverie et la réalité.


EXTRAIT

EXTRAIT

Avant-propos du narrateur

La maison est un lieu de drame, une scène de théâtre sans public. Les membres de la famille en sont les personnages. À chacun une place. La mienne est d’être benjamin du groupe et chroniqueur de ce qui est arrivé. Une chose à ne pas oublier : un témoignage est parfois fluctuant, évasif, et d’autres fois déterminant, mais il ne raconte pas tout, ce n’est pas l’entier de notre vie que contiennent ces pages, il s’impose un devoir de retenue, de pudeur, devant cette boîte à secrets. Il y aura donc des omissions, des endroits où je ne vais pas, peut-être pour passer sur les choses que je veux ne plus voir et dont je peux presque croire qu’elles appartiennent au monde de la fiction. Seuls les individus qui ont participé au spectacle ou qui sont au plus près de moi, y reconnaîtront les espaces vacants et en seront peut-être déçus ou au contraire reconnaissants. Je suis plein de l’histoire de ma famille, qui est aussi l’histoire de mon enfance et de mon adolescence, et une voix intérieure tenue en réserve pendant tant d’années ose s’identifier et m’appelle à prendre enfin la parole. Ce qui en sortira, ce seront des épisodes de mon passé, ce que j’ai aperçu et retenu, ma vérité à moi, au risque de contredire la pensée et le souvenir des autres membres de la famille.

Lionel Rinfort


auteur

AU SUJET DE L’AUTEUR

Joseph C. La Marche

Joseph C. La Marche a vu le jour et a grandi dans le nord de l’Ontario où il demeure toujours. Il a poursuivi des études universitaires en français et a reçu une formation pédagogique. Il a fait carrière de prof dans l’enseignement secondaire. Parvenu à la retraite, il profite de loisirs tels que le jogging et le yoga. D’aucuns pourraient soumettre qu’il est « vieux jeu », appartenant à un temps révolu, parce qu’il préfère l’intelligence humaine à celle « artificielle », les animaux aux machines, la pâte concrète à la réalité virtuelle. Il prend plaisir à la sensation de tenir un livre papier dans ses mains, sans pour autant s’en prendre aux adeptes de l’espace numérique. Parmi ses lectures de chevet, il tient en estime particulière les géants du roman français du 20e siècle. Il écrit pour son plaisir d’une part, et par nécessité intérieure d’autre part. L’œuvre littéraire qu’il médite et élabore depuis plus de vingt années comporte romans, nouvelles, poèmes. En 2019 a paru chez Fondation littéraire Fleur de Lys son récit allégorique Le loup gris.

Le nom Joseph C. La Marche est un pseudonyme.

DU MÊME AUTEUR

DU MÊME AUTEUR

c.joseph-c-la-marche_01a_1200

Le loup gris
Joseph C. La Marche
Illustrations par Keenan Pilon
Récit allégorique
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, Québec, 2019, 128 pages.
ISBN 978-2-89612-571-5
Couverture souple couleur
Format 6 X 9 pouces
Reliure allemande
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Joseph C. La Marche

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Adresse de correspondance électronique :

greywolf@persona.ca


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Papier ou Numérique

Ce qui arrive dans une maison
Joseph C. La Marche
ROMAN
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, Québec, 2021, 368 pages.
ISBN 978-2-89612-609-5
Couverture souple couleur
Format 6 X 9 pouces
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Charles Perrault revisité, Nouvelle édition ─ 2021, Essai ─ Étude, Gérard Gélinas, Fondation littéraire Fleur de Lys

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Charles Perrault revisité

Nouvelle édition ─ 2021

Essai ─ Étude

Gérard Gélinas

Fondation littéraire Fleur de Lys

Lévis, Québec, 2021, 1020 pages.

ISBN 978-2-89612-603-3

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PRÉSENTATION

PRÉSENTATION

Qui ne se souvient de la Belle au bois dormant ou du Chat botté ? Le but de cette recherche est d’identifier le sens des huit contes en prose attribués à Charles Perrault sur lequel les critiques ne s’entendent pas. Pour ce faire, l’auteur s’est d’abord penché sur le dossier Perrault dans son ensemble pour repérer, à la lumière des données les plus récentes, les éléments qu’il fallait corriger et ajouter. Le résultat de ce long travail de révision (qui s’adonne à l’analyse détaillée de la biographie de Perrault, notamment en regard de ses trois contes en vers) fait voir que les pistes traditionnelles pour aborder les contes en prose ne sont pas assez solides pour interdire la proposition d’une nouvelle grille de lecture qui tient compte de facteurs qui ont été jusqu’ici généralement négligés et qui, selon les critères courants pour comparer des hypothèses rivales (simplicité, cohérence, pouvoir d’explication, etc.), rend mieux compte que ses concurrentes de toutes les données actuellement disponibles dans cette affaire. Le sous-titre de cet ouvrage pourrait donc être : La révision du dossier Charles Perrault.

TABLE DES MATIÈRES

PPRÉSENTATION 3

AU SUJET DE L’AUTEUR 4

PRÉFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION 5

Un cas de « sommeil dogmatique »? 24

Perrault aujourd’hui 72

Un long début de carrière 82

L’élection à l’Académie française 105

Un commis surchargé 105

Rappel des événements 107

La position de Perrault à l’Académie 110

Annexe : La Peinture 114

Le manuscrit de 1673 145

Un commis épuisé et rumeurs de disgrâce de Colbert ? 145

Louvois et la guerre de Hollande 148

Le changement d’attitude de Colbert 152

De la critique de l’opéra à la louange du siècle de Louis XIV 176

Perrault à la défense du livret de Quinault 180

L’énonciation de la thèse de la supériorité des Modernes 183

Le recueil de 1675 – 1676 204

Les circonstances de publication 204

Le Labyrinthe de Versailles 206

Le prince de Conti et Le Laboureur 215

La deuxième édition de 1676 218

La Querelle des inscriptions 220

Effets de l’ouvrage de Perrault sur sa carrière 223

La fin aux bâtiments 247

L’éloignement face à Colbert 247

La naissance du duc de Bourgogne 249

Autres œuvres de circonstance 250

La séance du 27 janvier 1687 à l’Académie française 260

La fistule de Louis XIV et la célébration de sa guérison 260

L’éclat de Boileau 263

La Fontaine et son Épître à Huet 268

La constitution des partis 270

Suites du siècle de Louis Le Grand 300

Fontenelle : la Digression sur les Anciens et les modernes

et sa candidature à l’Académie 303

La Digression sur les Anciens et les Modernes 305

La réaction de Perrault 308

Les contes en vers 338

Le cadre de la Griselidis de Perrault 338

Le Lettre à M*** en lui envoyant Griselidis 340

Le marquis de Salusses 343

Griselidis 348

Le faux message de la bibliothèque bleue 354

Mlle L’Héritier et la louange de Griselidis 356

Griselidis et la doctrine de l’honnêteté 359

Vérification de notre grille de lecture 360

L’éloquence, le roman et la nouvelle

selon le deuxième tome du Parallèle 364

La deuxième édition de Griselidis accompagnée

du conte de Peau d’Âne 373

Les Souhaits ridicules et la famine de l’hiver 1693 379

Le recueil des trois contes en vers 386

Conclusion 387

Annexe 1 L’obéissance des épouses

selon le Mesnagier de Paris 390

Annexe 2 Les pièges de la préface des contes en vers 392

Annexe 3 Perrault et la doctrine des essences 398

Annexe 4 Examen des hypothèses rivales sur Griselidis 405

La « réconciliation » entre Boileau et Perrault 565

L’intervention d’Arnauld 565

La présentation du Dictionnaire de l’Académie française 573

Les contes en prose 601

Un recueil de « contes de ma mère l’Oye » 602

Titres absurdes 603

Inversions 607

Dissonances 612

Déception des attentes des lecteurs 614

Vides dans les récits 615

Vignettes absurdes 616

Recoupements avec l’Antiquité 617

Récits à contre-courant des mœurs 618

Recoupement de la fiction et de la réalité 620

Inversion d’événements historiques 622

Impossibilités 623

Flottements 624

Illogisme 626

Récits porteurs d’une « morale très sensée »? 628

La dénaturation des contes en prose par les éditeurs 639

Un jeu de salon 646

Discussion des hypothèses rivales 649

Le succès des contes en prose par les conversations

qu’ils génèrent ? 657

L’auteur du recueil 675

Pourquoi Mademoiselle? 683

La dédicace du recueil 704

Extension de notre hypothèse 711

Conclusion 715

Annexe 1 La rivalité entre Perrault et La Fontaine 723

Annexe 2 L’humiliation de l’époux de Mademoiselle 731

Annexe 3 Les hommes illustres 733

Annexe 4 Le fils Perrault 737

Annexe 5 L’abbé de Choisy et Le Petit Chaperon Rouge 748

Annexe 6 Les deux versions des Fées et de Riquet 754

Annexe 7 Les textes du manuscrit de 1695 et de l’édition Barbin 760

Quelle statue pour Charles Perrault ? 994

ÉDITON ÉCOLOGIQUE 1018

ACHEVÉ D’IMPRIMER 1019


EXTRAIT

EXTRAIT

Préface de la deuxième édition – 2021

Ce volume est paru il y a deux ans. Par après, j’ai eu d’autres occupations et j’ai délaissé le dossier Perrault. En révisant mon texte pour cette seconde édition, j’ai tenu compte, lorsque j’ai pu les consulter (pandémie de covid-19 oblige), des documents qu’une recherche sommaire m’a permis d’identifier; l’un d’entre eux sera discuté à la fin de cette préface.

Le présent état du texte diffère peu de la version précédente, sauf que beaucoup de coquilles ont été corrigées et que des réserves ont été apportées à certaines de mes affirmations; des erreurs qui m’ont été rapportées ont été corrigées, mais j’ai aussi renforcé certains de mes arguments.

Après m’être relu, les propositions suivantes me semblent toujours assez solides pour mériter le statut d’hypothèses susceptibles d’engager des pistes de travail fécondes :

—      Le contenu des notes extensives de l’introduction indique que la réception contemporaine des contes attribués à Perrault est l’aboutissement de luttes idéologiques profondes dont doit prendre conscience celui qui cherche à aborder cette œuvre plus prudemment.[i]

—      À l’égal de bien des cadets de son époque, Perrault ne semble pas avoir eu lui-même de plan de carrière. Celle-ci s’est tardivement édifiée peu à peu suite surtout à des interventions externes.

—      Tout laisse croire qu’à la suite, d’une part, du poids écrasant de ses tâches que Colbert ne cessait d’augmenter et, d’autre part, de l’issue incertaine de la rivalité de ce même Colbert avec Louvois, Perrault songea à quitter les Bâtiments et qu’il fit plusieurs tentatives, par le biais de sa production littéraire, pour y parvenir.

—      Après la mort de Colbert, Perrault ne conserva que son poste à l’Aca­démie française où il chercha à se faire un nom par le biais de ses œuvres (notamment en s’essayant à l’épopée où, selon l’opinion générale, tous avaient échoué en France) et en se faisant le chef des Modernes dont il entreprit de défendre la cause en relançant la Querelle des Anciens et des Modernes. Il serait donc pertinent de revenir sur son Saint Paulin et son Adam que l’histoire littéraire a négligés.

—      Griselidis est une œuvre expérimentale par laquelle l’un des objectifs de Perrault est d’obtenir du public (comme le montre la «Lettre à M***» qui l’accompagne) les règles de la «nouvelle» qui n’avaient pas encore été fixées -ce qui, une fois fait, lui aurait permis de voir, parmi celles qui avaient été produites (notamment par des femmes), si le siècle de Louis XIV avait déjà atteint l’excellence dans ce domaine -ce qui aurait été l’occasion pour lui de louer les talents naturels des femmes et de reconnaître ainsi à ses alliées le droit de parole que leur refusaient en général les adeptes des Anciens dans les débats littéraires.

—      Peau d’Âne est un piège : au plus fort de son conflit avec Boileau, Perrault offre une proie facile à son ennemi et espère que les adeptes de Anciens vont enfin mettre fin à leur conspiration du silence en attaquant son conte. Il pourra ensuite retourner contre des œuvres des Anciens ce qui aura été reproché à son texte ─ deuxième objectif qu’avait également Griselidis. La préface des contes en vers est une provocation qui tente d’exciter un peu plus ses opposants.

—      Les Souhaits ridicules publiés au moment où la grande famine de l’hiver 1693-1694 sévissait visent à exonérer le roi de l’ampleur du désastre en laissant entendre que le peuple qui n’est pas capable de se guider par lui-même ne fait qu’empirer les choses par ses initiatives à courte vue. Médailles, devises et gravures ne cessaient de répéter la thèse selon laquelle le jeune Louis XIV avait bien réussi à maîtriser la famine de l’Avènement (1661-1662) grâce aux mesures qu’il avait réussi à faire appliquer. La population était beaucoup moins docile lors de cette deuxième grande famine, de sorte que les mesures prises par le roi n’avaient pas aussi bien réussi suite aux actions spontanées du peuple.

—      Après sa «réconciliation» de surface avec Boileau, Perrault semble avoir peu à peu renoncé à ses attitudes vindicatives antérieures ─ ce qui rend moins plausible l’approche des contes en prose comme un nouveau chapitre dans la Querelle des Anciens et des Modernes.

Aujourd’hui, la façon la plus courante de lire les «Contes de Perrault» est sans doute de le faire en son privé comme on s’y adonne pour un journal ou de les réciter avec ses enfants en les accompagnant de nos commentaires, digressions et remarques après quoi, lorsque leurs séquences répétées de «Pourquoi?» embarrassants nous poussent dans nos derniers retranchements, on peut toujours leur répliquer : « Tu sais, il s’agit de très vieilles histoires; beaucoup de choses qui s’y passent ne se font heureusement plus aujour­d’hui » ou encore : « Ceci est un mensonge qu’a introduit ici l’auteur pour laisser l’occasion aux enfants intelligents comme toi de s’en rendre compte ».

Il est probable que les choses ne se passèrent pas de cette manière avec Mademoiselle à qui le recueil fut dédié. Elle avait 19 ans en 1695 et n’était donc plus une enfant. Il se peut qu’elle ait lu les contes en prose en son privé ou se les ait fait lire par son lecteur attitré, mais si on situe l’ouvrage dans la sociabilité des salons où l’activité la plus appréciée était la pratique de la conversation, voici comment les choses ont dû se passer pour assurer le maximum de plaisir à l’intéressée.

Dans le chapitre sur les contes en prose, nous allons exposer en détails les modalités de la conversation à la fin du XVIIe siècle où étaient prisés les railleries fines, les bons mots, les anecdotes, etc. en autant qu’y régnait d’abord l’improvisation et la spontanéité qui permettaient de confirmer, en acte et sur le vif, les qualités des participants. Puisque la nièce de Louis XIV allait être la dédicataire du recueil des contes en prose, leur contenu doit d’abord être abordé en fonction de ses préoccupations dont les deux princi­pales étaient son mariage qui tardait et la préservation de son titre d’altesse royale dans un environnement fin de siècle en train de se dégrader. Tout comme les thuriféraires de Louis XIV clamaient hyperboliquement que le Roi-Soleil faisait mieux que ce que les fables antiques attribuaient aux  Dieux païens ou aux grands hommes comme Auguste et César, se pourrait-il que cette nièce du roi alimentée par les observations acerbes de sa mère ait estimé que, en fait d’absurdités, le Grand règne déclinant faisait pire, ici et là, que ce que des contes de ma mère l’Oye pouvaient imaginer en aberrations et qu’ils seraient ainsi aptes à refléter la réalité pour qui serait capable de les décrypter au cours de conversations enjouées, d’où ce caractère de dérision qui traverse tout le recueil?[ii] Comme nous le verrons, le biographe de la nièce de Louis XIV prétend que cette dernière était très vive d’esprit et qu’elle allait parfois trop loin pour en faire un défaut chez elle.

Dans ces conditions, on peut envisager que les contes en prose sont, à la demande de Mademoiselle, de la composition de certains de ses salonniers, car il était courant de faire venir dans les salons des hommes (et des femmes) de lettres pour les égayer. Après coup, Mademoiselle (ou ceux qui avaient composé les contes à sa demande) aura souhaité que les récits présentés dans son salon soient rassemblés dans un recueil. Pour ce faire, le fils Perrault fut sollicité puisque Mlle L’Héritier avait fait savoir qu’il était habile pour traduire en style naïf les textes d’autrui -style convenant tout à fait pour des contes parodiant ceux des nourrices. De là serait né le manuscrit de 1695 à partir du premier jet retravaillé du fils Perrault. Après avoir fait publier dans le Mercure galant le premier conte du recueil sous un prête-nom (en le modifiant en conformité avec les pratiques de la revue) pour tester la réaction du public, Mademoiselle décida que le recueil enrichi de trois autres contes pouvait sans danger être publié en le lui dédiant officiellement -heureuse que lui soit enfin adressé un livre, alors qu’elle se sentait délaissée, comparativement aux autres membres de la famille du roi, d’où sa décision de faire publier la version la moins bien réussie des contes et de produire des vignettes peu soignées pour bien manifester en riant, par le biais de ces histoires à dormir debout (contes de ma mère l’Oye), le sentiment d’absur­dité qu’elle éprouvait, mais qui lui avaient permis de briller et de se valoriser lors des conversations qu’ils avaient générées dans son salon.

Ce n’est qu’après avoir terminé le présent volume que je suis tombé par hasard sur le texte d’une conférence sur le blog de Tony Gheeraert qui contient déjà en germe l’hypothèse que Mademoiselle a été «complice» dans cette affaire, sans que soit cependant donné plus de détails sur cette inter­vention de sa part. La priorité de cette piste de travail lui revient donc.[iii]

Un autre document doit être mentionné ici : dans un article mis en ligne au mois d’octobre 2018 et intitulé « Charles Perrault : Histoires ou contes du temps passé avec des moralités (1695-1697), Genèse éditoriale », M. Cyrille François déclare que « le recueil est parfois attribué à Pierre Perrault Darmancour », mais que, « selon l’opinion la plus commune pourtant, l’œuvre serait de Charles Perrault, déjà auteur de quelques contes en vers, ou du moins, le père aurait-il finalisé un travail commencé par le fils. Les compa­raisons présentées ici dévoilent des éléments en faveur de cette hypothèse ». Sans que la chose soit explicitement énoncée, le raisonnement de M. François semble le suivant : dans la mesure où le texte imprimé par Barbin est supé­rieur à celui du manuscrit de 1695, le  père aurait retravaillé en 1697 ce que le fils avait produit deux ans plus tôt.

Après avoir comparé les deux textes, M. François note que « la majorité des transformations entre 1695 et 1697 touche au style des contes et vont dans le sens d’un travail de réécriture visant à atteindre ce style ‘d’une propreté exquise, net, limpide, lumineux’ qu’admirait Gustave Lanson parce qu’il ne s’agit pas d’’un style d’artiste’.[iv] Cette recherche de concision passe par la suppression d’éléments sans doute jugés superflus. Il peut s’agir de certaines précisions qui ne sont pas indispensables à la compréhension de l’histoire. Ainsi dans ‘Les Fées’ : ‘C estoit la mesme fee qui avoit apparu a sa sœur sous l’habit d’une pauvre femme’; ‘cette fille […] ne croyant pas que ce fut la la feé luy dit’; ‘car il faut que chacun soit traité selon son mérite’. […] En parallèle, quelques ajouts viennent souligner des aspects importants de l’histoire ou apporter des commentaires ironiques ».

Commençons par noter que l’éloge de Gustave Lanson sur le style des contes en prose attribués à Perrault porte sur le début du conte Cendrillon dont il n’y a pas de version dans la manuscrit de 1695 et qui fut probable­ment composé par après puisqu’il n’y figure pas.[v] Regardons ensuite les éléments de preuve qu’apporte M. François pour soutenir sa thèse et revenons aux exemples qu’il a pris dans le conte Les Fées où les passages qu’il a mis en gras (et qu’on ne trouve pas dans le texte imprimé par Barbin) seraient, selon lui, des éléments «jugés superflus» en tant que «précisions qui ne sont pas indispensables à la compréhension de l’histoire». Replaçons donc ces extraits dans leur contexte en rapportant le texte où ils se trouvent dans la version de 1695 et dans celle de 1697.

Pour la version de 1695, je redonne la transcription de Jacques Barchilon qui a édité le manuscrit de 1695 :

Elle ne fut pas plustost arriuée a la fontaine, qu’elle vit sortir du bois une dame magnifiquement vestüe qui vint luy demander a boire C estoit la mesme fee qui auoit apparu a sa soeur sous l’habit d’une pauuvre femme mais qui auoit pris la forme d’une Princesse pour voir iusque ou iroit la brutalité de cette fille, qui ne croyant pas que ce fut la la feé dit en grommelant est ce que ie suis venüe icy pour vo. donner a boire? justement on aura apporté un flacon d’argent pour donner a boire a Madame je suis de cet auis, beuuez a mesme si vous voulez vous n’estes guere honneste Mademoiselle luy repondit la feé. Je suis ce que ie suis reprit la brutale et ce n’est pas a vo a me reprimander. Et bien Mademoiselle reprit la feé sans se mettre en colère puis que vous estes si peu ciuile je vous donne pour don (car il faut que chacun soit traité selon son merite, qu’a chaque parole que vous direz il vous sortira de la bouche une couleuure, une grenoüille ou un crapau.

Texte de la deuxième édition Barbin (1697) qui ici est identique à la première sauf pour le mot «même» qui était deux fois écrit «mesme» et «jusqu’où» qui était écrit «jusque où» :

Elle ne fut pas pluftoft arrivée à la fontaine qu’elle vit fortir du bois une Dame magnifiquement veftuë qui vint luy demander à boire, c’eftoit la même Fée qui avoit apparu à fa foeur, mais qui avoit pris l’air & les habits d’une Princesse, pour voir jufqu’où irait la malhon­nefteté de cette fille. Eft-ce que je fuis icy venuë, luy dit cette brutale orgueileufe, pour vous donner à boire, justement j’ai apporté un Flacon d’argent tout exprès pour donner à boire à Madame? J’en fuis d’avis, beuvez à même fi vous voulez. Vous n’eftes guere honnefte, reprit la Fee, fans fe mettre en colère : & bien, puifque vous eftes fi peu obligeante, je vous donne pour don, qu’à chaque parole que vous direz, il vous fortira de la bouche ou un ferpent ou un crapau.

Les deux versions disent que la fée était «magnifiquement vêtue». La version de 1695 ne parle plus de ses habits, mais déclare que cette fée avait pris «la forme d’une Princesse», alors que l’édition Barbin redouble la référence aux habits en disant que la fée «avait pris l’air et les habits d’une Princesse». Est-ce que cette dernière formulation va dans le sens de la «concision» par élimination du «superflu»? Par ailleurs, le manuscrit de 1695 ayant d’abord noté que la fée s’était manifestée à sa sœur sous l’apparence d’une pauvre femme, explique, par parallélisme, qu’en présence de la personne ressemblant à une princesse, Fanchon ne crut pas qu’il s’agissait de la même fée. Christine Noille a montré (et nous y reviendrons plus en détails dans le présent volume) que l’entreprise de justifier ce qu’affirment les récits est une caractéristique fondamentale des contes en prose attribués à Perrault.[vi] C’est ce qui est fait ici dans Les Fées en expliquant pourquoi Fanchon se comporte comme elle le fait avec cette inconnue. La même activité de justification est présente dans le manuscrit de 1695 (mais pas dans l’édition Barbin) sur la raison pour laquelle la fée punit son interlocutrice («il faut que chacun soit traité selon son mérite»). Quand on se penche sur d’autres variantes de ce conte entre le manuscrit de 1695 et le texte de 1697, on constate qu’un très grand nombre d’entre elles concer­nent cette entreprise de justification ignorée dans l’édition Barbin :

-Fanchon qui, ayant été décrite au début du conte comme étant «hautaine», dit pourquoi elle ne veut pas aller à la fontaine : «Il me ferait beau voir répondit la brutale aller à la fontaine avec une cruche à mon bras ou sur ma tête». Fanchon ne veut donc pas être vue par autrui comme étant une domestique. Le manuscrit de 1695 renforce d’ailleurs deux fois ce trait de caractère chez elle en notant (non pas comme dans l’édition Barbin où il est dit qu’«elle prit le plus beau flacon d’argent qui fut dans le logis») qu’elle s’était fait donner ce flacon (comme si le fait de le prendre elle-même était une tâche avilissante). Même chose plus loin : dans la version Barbin, Fanchon avoue à la princesse que c’est elle qui a apporté le flacon («justement j’ai apporté un flacon d’argent tout exprès pour donner à boire à Madame»), alors que, dans le manuscrit de 1695, elle s’exclut de cette tâche manuelle : «justement on aura apporté un flacon d’argent pour donner à boire à Madame».

─  le manuscrit explique pourquoi la mère est si empressée de savoir ce qui s’est produit avec Fanchon à la fontaine : « D’abord que sa Mère l’aperçut revenant de la fontaine, elle courut au-devant d’elle pour voir si elle avait été aussi heureuse que sa sœur. Et bien ma fille lui cria-t-elle». La version Barbin est beaucoup moins vivante : »D’abord que sa mère l’aperçut, elle lui cria : Hé bien ma fille!».

─  le manuscrit de 1695 rapporte que le fils du roi s’était égaré et, s’étant approché de l’héroïne en lui demandant pourquoi elle pleurait, celle-ci lui répondit : «hélas monsieur dit-elle car elle ne savait pas que ce fut le fils du Roi, je suis une pauvre malheureuse que sa mère a chassée de chez elle». Le conte prétend être au service de l’honnêteté et des douces paroles, alors que l’héroïne fait ici un impair en appelant «Monsieur» le fils du roi. Il faut donc trouver une cause à l’erreur de la fille (à savoir qu’«elle ne savait pas que ce fut le fils du Roi» -passage absent de l’édition Barbin), sinon elle pourrait passer aux yeux du fils du roi pour une malpolie que sa mère a sans doute eu raison de chasser du logis. Cette ignorance est tout à fait crédible si le fils du roi s’était «égaré», comme l’affirme le manuscrit de 1695, mais le haut rang du nouveau venu devait être évident si le fils du roi «revenait de la chasse» (avec toute sa suite) comme l’affirme l’édition Barbin. Par ailleurs, le manuscrit de 1695 fait pleurer l’héroïne avant que le fils du roi, à qui elle «paraissait si affligée», lui demande pour­quoi elle le faisait. Enfin, nous sommes dans un contes de fées; or, dans ce type de récits, les personnages sont habitués au merveilleux (par exemple, personne ne s’étonne de voir, dans la Belle au bois dormant, la fée «arriver dans un chariot de feu traîné par des dragons»); dès lors qu’y a-t-il de si étonnant pour le fils du roi dans le fait que l’héroïne crache des diamants et des perles? La justification apportée par le manuscrit de 1695 est qu’il s’agissait d’une «merveille dont on n’avait jamais ouï parler» et que c’est pour cette raison qu’il «la pria de lui dire d’où venait cette merveille».

─  le manuscrit de 1695 nous précise quel fut le point de rupture qui fit que cette mère qui «n’aimait que sa propre fille» bien qu’elle soit, comme elle, «très hautaine et très fâcheuse» en vint finalement à la rejeter : «elle se fit tellement haïr et regarder avec horreur à cause des vilaines bêtes qui lui sortaient de sa bouche toutes les fois qu’elle parlait que sa propre mère ne pouvait la souffrir et la chassa honteusement»; l’édition Barbin se contente de dire qu’«elle se fit tant haïr, que sa propre mère la chassa de chez elle» sans qu’on sache si c’est parce que le mauvais caractère de Fanchon avait empiré suite au beau mariage de sa soeur ou à cause qu’elle crachait de vilaines bêtes. Le manuscrit de 1695 lève de façon «nette et limpide» cette ambiguïté qui aurait pu agacer M. Lanson. Ce souci du détail n’est-il pas d’ailleurs tout à fait pertinent dans un recueil qui prétend s’adresser à des enfants encore dépourvus de raison pour les former?

L’extrait de Cendrillon que cite Lanson contient la longue description des sévices que subit l’héroïne, mais cette énumération était précédée de la raison pour laquelle sa belle-mère agissait de la sorte : «elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables».[vii] On y trouve également l’explication indirecte du comportement étrange de ce gentilhomme ayant vécu avec une femme douce et bonne de qui il eut une fille de même nature et qui, une fois veuf, épouse éton­namment une femme hautaine et fière ayant deux filles à son image; le texte laisse entendre que cette veuve avait bien caché son jeu avant de se marier avec ce noble : «les noces ne furent pas plus tôt faites, que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur». La citation de Lanson contient elle-même quatre justifications : on apprend pourquoi Cendrillon ne se plaignait pas à son père et pourquoi son père l’aurait grondée si elle l’avait fait : «La pauvre fille souffrait tout avec patience, et n’osait s’en plaindre à son père qui l’aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement». De plus, on apprend la raison pour laquelle elle était communément appelée Cucendron dans le logis : c’est parce que, «lorsqu’elle avait fait son ouvrage, elle s’allait mettre au coin de la cheminée, et s’asseoir dans les cendres», mais on apprend également pourquoi une de ses demi-sœurs ne lui attribuait pas ce nom : «la cadette, qui n’était pas si malhonnête que son aînée, l’appelait Cendrillon». Sont-ce de telles précisions qui contribuent à ce style «’net, limpide, lumineux’ qu’admirait tant Gustave Lanson» dont se sont enrichies à plusieurs reprises Les Fées dans le manuscrit de 1695? Dans ce contexte, n’est-ce pas une qualité du manuscrit de 1695 de préciser que le prince et l’héroïne se sont mariés «peu de jours après» qu’elle fut présentée au roi -ce qui montre que le charme de la nouvelle venue sur le roi fut rapide, alors que l’indétermination sur le moment de leur mariage dans l’édition Barbin ne met pas bien en relief la puissance attribuée aux richesses et aux douces paroles qui sont de véritables fées, selon la moralité du conte en lien avec son titre, qui ouvriraient toutes les portes? À l’inverse l’indétermination dans le manuscrit de 1695 sur le sort de Fanchon après avoir été chassée de chez sa mère («on dit qu’elle alla mourir malheureu­sement au coin d’un buisson»), n’est-elle pas préférable à l’affirmation de l’édition Barbin à l’effet qu’«elle alla mourir au coin d’un bois», car quelqu’un qui, comme M. Lanson, aime la netteté et la limpidité, pourrait être à nouveau agacé en se demandant : comment le narrateur peut-il savoir ce qu’il est réellement arrivé à cette fille et, s’il a été témoin direct de sa détresse, pourquoi ne lui est-il pas venu en aide et a-t-il agi comme tous ceux qui la rejetèrent («après avoir bien couru sans trouver personne qui voulût la recevoir») puisqu’il se présente comme un guide moral (porteur de la doctrine chrétienne, ajou­teraient Soriano et Zuber)? De plus, n’était-il pas pertinent que nous soit donné dans le récit un exemple de la «brutalité» (manuscrit de 1695) ou de la «méchanceté» (édition Barbin) de Fanchon? C’est ce que fait clairement le manuscrit de 1695 : « Vous n’êtes guère honnête Mademoiselle, lui répondit la fée [après s’est fait dire par Fanchon qu’elle pouvait boire toute seule à la fontaine]. Je suis ce que je suis reprit la brutale et ce n’est pas à vous de me réprimander ». Dans la société d’ordres de l’Ancien régime, pouvait-on ainsi parler à une dame qui était, apparemment, une princesse? Voilà une bonne grosse faute dont la punition exemplaire allait de soi selon les mœurs de l’époque.

Ajoutons encore que si, selon M. François, l’ajout de commentaires ironiques est une qualité, la version des Fées du manuscrit de 1695 en contient un qu’ignore l’édition Barbin : quand Fanchon revient de la fontaine et que sa mère accourt en lui demandant : «Et bien ma fille», celle-ci lui réplique sur un ton narquois : « Et bien ma mère? répondit la fille mal apprise en jetant par la bouche deux couleuvres et deux crapauds il était bien nécessaire de m’envoyer si loin, et alors autres crapauds, autres couleuvres ».

Alors que M. François salue ce que l’édition Barbin ne retient pas du manuscrit de 1695, mais qui m’a semblé tout  fait pertinent, il se sert à nouveau de la distinction entre le nécessaire et le superflu pour goûter ce que l’édition Barbin ajoute au manuscrit de 1695 : par exemple, l’indication de la précision que les femmes mortes que la nouvelle épouse de Barbe bleue voit dans le petit cabinet interdit sont celles qu’il avait autrefois mariées, puis égorgées. De même, M. François apprécie la raison pour laquelle la clef qui était fée ne pouvait être nettoyée : « quand on ôtait le sang d’un côté, il revenait de l’autre ». Il aime également une précision qui met mieux en relief le côté rusé du Chat botté : après avoir entendu son maître déclarer que, quand il sera à bout de ressources, il mangerait son chat et ferait un manchon de sa peau, l’animal fit semblant de n’avoir rien entendu et dit à son maître « d’un air posé et sérieux, ne vous affligez point ». Enfin, M. François salue la deuxième raison avancée dans l’édition Barbin pour expliquer pourquoi la fille du roi «devint amoureuse à la folie» du fils du meunier : outre la mention dans les deux versions que les nouveaux habits qu’il venait de recevoir avaient rehaussé le fait qu’il «était beau et bien fait de sa personne [très bien fait de sa personne, dit le manuscrit de 1695] », l’édition Barbin ajoute l’initiative du fils du meunier de jeter « deux ou trois regards fort respectueux, et un peu tendres » à la fille du roi. On notera cependant que cette initiative du fils du meunier ne cadre pas du tout avec le caractère complètement passif du personnage dans le récit, pas plus qu’avec la deuxième moralité du conte qui se limite à souligner ce que « l’habit, la mine et la jeunesse » sont capables de faire pour se faire « regarder avec des yeux mourans ».

Le manuscrit de 1695 et le texte publié par Barbin ont, sur la question des justifications fournies par l’auteur aux déclarations de la conteuse, des mouvements parfois opposés : une version en contient plus à un endroit, alors que c’est l’autre version qui est supérieure sur ce point à un autre endroit mais, pour le conte Les Fées, le manuscrit de 1695 est, au total, sur cette question plus riche.

Pour les autres arguments de M. François qui portent sur l’orthographe ou le déplacement de mots, il y a tellement d’incohérences, même entre les deux éditions Barbin ─ surtout que la deuxième est partiellement un patchwork de la première sur lequel a travaillé une main inconnue comme l’a montré M. Volker Schröder dans sa communication « Les Contes de Perrault dans tous leurs états » (consultable en ligne) ─ qu’il est difficile de tirer des conclusions, d’autant plus que M. François reconnait lui-même qu’« on trouve bien des contre-exemples » ici.

Au total, je suis encore convaincu que le texte publié par Barbin est la version primitive des contes et que, globalement, le manuscrit de 1695 offre des versions supérieures des cinq premiers contes, le texte de la Belle au bois dormant publié par le Mercure galant en 1696 étant, selon moi, meilleur que les deux autres. Les contes en prose sont traversés par deux forces contradictoires : l’une tend à raffermir la cohérence des récits, alors que l’autre s’active à faire émerger des dissonances et des éléments illo­giques, comme les pantoufles de verre de Cendrillon. N’est-ce pas là un procédé subtil d’écartèlement pour les rendre encore plus absurdes et en faire ainsi de véritables contes de ma mère l’Oye, c’est-à-dire des histoires à dormir debout? Les variantes entre le manuscrit de 1695 et le texte Barbin sont certainement en lien avec le choix du dosage de ces deux forces opposées retenu par l’une et l’autre version. Même la deuxième édition Barbin fut travaillée par une main inconnue, de sorte qu’il est difficile de savoir qui a fait quoi au sujet de ces variantes. Comment établir que c’est Charles Perrault qui a apporté des corrections aux textes du recueil?

L’hypothèse que nous avons formulée plus haut avance que des individus qui fréquentaient le salon de Mademoiselle ont composé des contes à sa demande. Ceux-ci ont ensuite remis leurs textes au fils Perrault qui les a reformulés et uniformisés dans son style naïf. C’est cette version qui aurait été publiée par Barbin, mais celle-ci avait été retravaillée (par qui?) avant d’être transcrite dans le manuscrit de 1695 remis à Mademoiselle. Le texte de la Belle au bois dormant paru dans le Mercure galant semble avoir été enrichi et corrigé à partir des deux versions antérieures. Par exemple, il retient la précision du manuscrit de 1695 (qui ne figure pas dans l’édition Barbin) que tout le personnel du château qui s’était éveillé en même temps que la princesse mourait de faim, car « il y avait longtemps qu’ils n’avaient mangé »[viii]; à l’inverse est préférée la formule Barbin à l’effet, qu’après la mort de son père, le prince alla chercher « la reine sa femme dans son château. On lui fit une entrée magnifique, etc. », alors que le manuscrit de 1695 réduit ce segment à : « sa femme qui fit son entrée magnifique etc. ».

Une remarque pour finir : l’avenir des contes en prose attribués à Perrault s’annonce peut-être sombre, car ils ne sont pas bien reçus par ceux qui leur reprochent d’entretenir certains stéréotypes : le mariage hétérosexuel, l’image de la femme vulnérable et passive dont le trait principal serait la beauté, l’arrivisme social, l’importance accordée aux richesses, etc. Ils pourraient même tomber sous le coup de l’appropriation culturelle dans la mesure où ils auraient une origine étrangère. Ces contes du XVIIe siècle, nous dit-on, ne correspondent plus sous plusieurs aspects à la société actuelle et préparent donc mal les enfants à la réalité qui les attend : minorités visibles et sexuelles, questions environnementales et de racisme, libéralisation des mœurs, importance accordée à la dignité humaine et aux droits de l’homme, etc. Tout comme on déboulonne sur la place publique de plus en plus de statues consacrant un passé à mettre derrière nous, ajoute-t-on, ces vieux contes en prose ne doivent-ils pas quitter pour de bon la chambre des enfants ou les bibliothèques des garderies et des écoles primaires comme cela a d’ailleurs commencé à se faire?[ix] Les contes en prose attribués à Perrault sont donc l’objet d’une nouvelle bataille idéologique dont les effets se feront sentir sur les prochaines générations qui ne se limiteront peut-être pas à les adapter aux modes du temps comme cela s’est fait depuis leur parution.

[i] Je viens de terminer la lecture de l’ouvrage Analyse juridique des contes de fées sous la direction de Marine Ranouil et de Nicolas Dissaux (Paris, Dalloz, 2018) dont la première ligne déclare qu’«il faut toujours se médier des a priori et éviter de se fonder sur des données admises avant toute expérience». Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, en regard de la situation de départ dans Cendrillon, «à l’époque, rien n’était absolument anormal d’un point de vue sociologique et légal. […] En définitive, le sort de Cendrillon n’est illégal ou injuste qu’à l’aune de nos valeurs actuelles où l’enfant est roi et ‘le droit de la famille devenu pédocentrique’» (pp. 361 et 364). À l’inverse, «deux puissants ressorts du conte de Cendrillon relèvent de la pure chimère pour l’époque : l’absence d’autorité maritale du père de Cendrillon et le mariage d’amour de Cendrillon avec le Prince sans, de surcroît, l’autorisation de son père» (p. 364). Au moins deux possibilités d’interprétation sont ici possibles : ou bien l’auteur a fait suivre une situation apparemment normale à son époque par une autre qui relève de la «pure chimère» pour créer une histoire à dormir debout, à savoir un conte de ma mère l’Oye comme l’indique l’affiche dans le frontispice du recueil, ou bien l’auteur a indiqué deux des conditions qui seraient nécessaires pour libérer Cendrillon du piège familial (la suppression de l’autorité du père permettant à l’enfant de choisir lui-même son conjoint et le mariage d’amour servant de garantie contre un nouvel enfermement familial). L’auteur opte pour la deuxième option sans même considérer l’éventualité de la première et voit dans les deux versions de ce conte (Perrault et Grimm) «une incitation à la réforme du droit de la part des auteurs de Cendrillon. […] Finalement, Perrault et Grimm avaient une vision éminemment moderne de la famille, voire avant-gardiste, puisqu’ils font fi de l’autorité maritale et parentale. […] En un mot, le décor planté par ces auteurs de Cendrillon est en net décalage avec le droit de l’époque. Ces discordances permettent justement de réunir toutes les circonstances nécessaires à la libération de Cendrillon en dehors de sa famille» (pp. 361 et 367). Les standards méthodologiques de prudence ayant été placés très haut au début du volume, y a-t-il eu ici témérité poussée encore plus loin en étendant cette thèse à l’ensemble des contes en général : «Le droit qui irrigue les contes n’est pas exactement celui de l’époque à laquelle il est écrit : c’est un droit amélioré, idéalisé, voire fantasmé. […] Contrairement à ce qui saisit d’emblée le lecteur, à beaucoup d’égards, les contes sont souvent en avance sur leur temps : ils suggèrent une évolution du droit. Ils effleurent un droit sublimé» (pp. XV-XVI) )? Pourtant, de tels propos affirmés avec autant d’assurance étonnent, pour s’en tenir à Cendrillon, si on admet comme le fait ce volume, d’une part, que Charles Perrault est l’auteur de ce conte (ce qui a souvent été contesté, tout comme l’idée que les contes en prose qui sont traditionnellement rattachés à son nom avaient une finalité morale), et, d’autre part, qu’il avait les conceptions avant-gardistes qu’on lui prête ici sur la famille, car il les a bien mal appliquées avec sa propre fille qui, recours aux tribunaux en sus, se plaint, le 7 novembre 1699 (donc après la publication de Cendrillon qui est de 1697), de l’autorité de son père et des mauvais traitements qu’il lui fait subir en l’enfermant depuis un mois et en l’empêchant de voir qui que ce soit, avant de se retrouver dans un couvent en attendant de signer son contrat de mariage le 7 septembre de l’année suivante (voir le blog de Volker Schröder de l’université Princeton sur Marie-Madeleine Perrault).

[ii] Cet écart entre l’apparence et la réalité poussé jusqu’à leur caricature réciproque est manifeste dans les trois moments du dessin de Thackeray s’inspirant du portrait de Louis XIV en costume de sacre réalisé par Rigaud en 1701 alors que le roi avait 63 ans. Dans un premier temps, Thackeray montre le mannequin de bois supportant le costume et la perruque que le roi portera dans le tableau de Rigaud, mais tous ces articles sont placés dans la même position qu’ils apparaîtront dans le tableau de Rigaud; autrement dit, on voit la même chose que dans le tableau de Rigaud, sauf que la personne de Louis XIV n’est pas présente ici. Puis vient un dessin de Louis XIV en habit ordinaire : il est chauve, bedonnant, petit et muni d’une canne de vieillard; bref, c’est un vieil homme chétif qui, dans la troisième image, est introduit à l’intérieur des vêtements de la première illustration et qui, du coup, fait voir le roi splendide que Rigaud a peint : du fait de la perruque et de ses talons hauts, le roi est maintenant plus grand, la canne est remplacée par le sceptre et son ventre est dissimulé par l’ample manteau du sacre. Les observateurs ont estimé que les jambes du roi dans le tableau de Rigaud ne s’harmonisaient pas avec la figure vieillie du monarque et ont conclu que le peintre avait plutôt ici reproduit celles de Louis XIV en jeune danseur de 1670 du tableau de Henri de Gissey (voir Myriam Tsilounas, «De la gloire à l’émotion : Louis XIV en costume de sacre par Hyacinthe Rigaud», Société et représentations, 2008-2, no 26, pp. 57-70).

[iii] «Les Histoires ou contes du temps passé de Charles Perrault (1697) : De la boutade à la méprise» (mars 2013). L’auteur soutient comme moi que les contes en prose sont une somme de négligences et d’absurdités voulues, mais en les rattachant à Perrault, il leur fixe un objectif qui me semble peu probable : étaler toute la bassesse des contes populaires pour mieux mettre en relief les réussites de celles qui ont retravaillé ce matériel pour le rendre digne du Grand Siècle (Mlle L’Héritier, Mme d’Aulnoy et Mme de Murat). Si tel avait été le but de Perrault pourquoi n’a-t-il pas répliqué aux attaques des Entretiens sur les contes de fées de l’abbé de Villiers en 1699 qui s’en prenait à fond de train (tout en écorchant au passage Perrault et son fils) aux qualités d’écriture des conteuses en qui il voyait l’incarnation du «mauvais goût»? D’ailleurs pourquoi ne l’ont-elles pas fait elles-mêmes, à commencer par Mlle L’Héritier qui était la moins sujette de correspondre à ce que dénonçait l’abbé de Villiers, notamment l’absence d’instruction morale dans les contes de fées, car même si la morale qu’elle met de l’avant n’est pas spécifiquement chrétienne, l’abbé de Villiers ne pouvait désapprouver les appels à la prudence et à l’honnêteté que Mlle L’Héritier ne cesse de multiplier dans ses contes? Bien sûr, à la fin de sa lettre à Mme D. G** (1695), Mlle L’Héritier déclare ne pas s’intéresser à ceux qui critiqueront ses textes en ayant un esprit d’écolier à courte vue qui ne saisit pas ce qu’est la «naïveté bien entendue», mais il s’agissait ici de la cause des femmes qu’elle avait toujours soutenue qui était attaquée. L’occasion de le faire ne s’offrit-elle pas d’elle-même lorsqu’elle publia en 1705 d’autres contes de fées insérés dans sa Tour ténébreuse? Une première occasion s’était déjà offerte en 1702 dans son Apothéose de Mlle de Scudéry où elle déclare que «la France voit d’illustres dames qui, par de pompeuses odes, de tendres élégies, d’ingénieux romans, et par mille autres sortes d’agréables et savants ouvrages, font éclater la beauté de leur génie, et la délicatesse de leur esprit»?

[iv] Voici ce qu’entend Lanson, en prose, par «style d’artiste» et ce qui est son contraire : «Que faut-il pour qu’on puisse parler de prose artistique et, en un sens restreint et précis, d’un art de la prose? Il faut qu’on traite les mots de la prose comme on traite les mots des vers. […] Il y a donc une prose d’art et, par conséquent, un art de la pose dont la fin propre […] est le développement des valeurs esthétiques des mots. […] Voici plus encore : il y a un art fait de renoncement à l’art. Il y a une prose exacte qui devient belle par le refus des moyens qui produisent la beauté formelle : elle a l’élégance géométrique de l’exactitude, elle donne à l’esprit cette sensation d’art que peut procurer l’abjuration décidée de toute intention esthétique. La nudité esthétique, sévère ou légère, à un certain degré, reprend une valeur esthétique» (L’Art de la prose. Paris, Librairie des Annales politiques et littéraires, 2e éd., 1909, pp. 11, 15 et 17).

[v] Fort de l’expérience acquise lors de la rédaction des cinq premiers contes du futur recueil et de leur correction pour le manuscrit de 1695, il n’est pas surprenant que le commencement de Cendrillon qui reprend le début des Fées dans la version du manuscrit de 1695 améliore en trois endroits ce dont il s’est inspiré : premièrement, il explique, comme nous le verrons plus loin, comment un mariage aussi dépareillé fut possible entre ce gentilhomme veuf et cette veuve désagréable; deuxièmement, il explicite pourquoi la nouvelle mariée détestait la fille de son époux, et troisièmement, il élimine une contradiction apparente : si la vilaine fille est «très hautaine et très fâcheuse» comme sa mère, comment pouvait-elle n’avoir rien d’autre à faire que de «faire ou de recevoir des visites l’après dîner»? Qui aurait voulu l’inviter ou aller chez elle?

[vi] «Dans les Histoires ou contes du temps passé, le rapport du narrateur à son récit n’est pas celui du témoin d’une histoire ni du rapporteur d’une tradition, mais celui de l’interprète, et plus exactement de l’interprète justificateur» («Portrait du conteur en interprète : la leçon de Perrault», in Nicolas Gorreard, Vincent Ferré & Anne Teulade [Éds], L’Herméneutique fictionnalisée : quand l’interprétation s’invite dans la fiction. Paris, Garnier, 2014, p. 55).

[vii] Comme déjà indiqué à la note 5, sans qu’on sache ce qui a pu amener un changement aussi important, le début des Fées dans le manuscrit de 1695 est très différent de celui de la version imprimée par Barbin. Le texte de 1697 donne une autre explication du comportement de la mère qui, devenue veuve, a ici deux filles : «comme on aime naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée [qui «lui ressemblait si fort et d’humeur et de visage que, qui la voyait, voyait la mère»] et en même temps avait une aversion effroyable pour la cadette». Ce début est marqué par l’absurdité : la mère et l’ainée sont décrites comme étant «toutes deux si désagréables et si orgueilleuses qu’on ne pouvait vivre avec elles», mais cette mère aimait quand même son aînée parce qu’elle a les mêmes défauts qu’elle, notamment l’orgueil que le Dictionnaire de l’Académie française (1694) définit comme suit : «Vanité, présomption, opinion trop avantageuse de soi-même par laquelle on se préfère aux autres». Dès lors, comment deux orgueilleuses pourraient-elles s’endurer mutuellement? D’ailleurs cette justification (le semblable aimant son semblable) fait redondance avec cette mère qui, dans le Petit Poucet, préfère son aîné parce qu’il est roux comme elle. Notons enfin que la bonne fille hérite ici d’une qualité de son père qui était traditionnellement rattachée à la nature féminine : la douceur -ce qui n’est pas le cas dans la version des Fées du manuscrit de 1695 et de son transfert dans Cendrillon, car notre veuve s’était unie à un veuf ayant une fille qui avait hérité de la douceur de sa défunte mère.

[viii] Notons que, sur la base du processus de justification à l’œuvre à l’intérieur des contes attribués à Perrault dont il a été question plus haut, le manuscrit de 1695 et le Mercure galant ont eu raison d’ajouter la précision qu’il «y avait longtemps qu’ils n’avaient pas mangé», car ce détail complète la phrase suivante : «Cependant tout le palais s’était réveillé en même temps que la princesse; chacun songeait à faire sa charge, et comme ils n’étaient pas tous amoureux, ils mouraient de faim, il y avait longtemps qu’il n’avaient mangé». Il est souvent répété que les amants ne vivent que d’amour et d’eau fraîche, mais puisque tous les membres du personnel du château n’étaient pas amoureux, il faut expliquer pourquoi ceux-ci avaient faim : c’est parce qu’il y avait longtemps (cent ans!) qu’ils n’avaient pas mangé! Nous avons ici un bel exemple du double jeu où une explication logique est accompagnée d’une impossibilité. Ajoutons en passant que l’édition Barbin écrit que «tout le palais s’était réveillé avec la princesse»; selon les définitions des dictionnaires de Furetière et de l’Académie française (1694), l’utilisation du terme «avec» est acceptable dans son sens général («marque quelque assemblage, liaison, suite, connexité ou dépendance de quelque chose», dit le premier; «sert à marquer toute sorte de société, d’union, d’assemblage», déclare le second), mais Gustave Lanson «net» et «limpide» en ayant «l’élégance géométrique de l’exactitude» n’aurait-il pas préféré, pour marquer ce qui est ici une liaison temporelle, la formulation plus précise retenue par le manuscrit de 1695 et le Mercure galant qui écrivent que «tout le palais s’était réveillé en même temps que la princesse»?

[ix] «Plusieurs écoles de Barcelone viennent de supprimer 200 livres de leur collection, dont la Belle au bois dormant et le Petit Chaperon rouge, jugés ‘stéréotypants et sexistes’. Une purge représentant un tiers de leur catalogue qui est un inquiétant premier pas» (Olivier Babeau, FigaroVox, 23 avril 2019). Une enquête réalisée auprès de 2,000 parents en 2018 par musicMagpie révèle que 16% d’entre eux interdisent à leurs enfants certains contes de fées (le baiser du prince donné à la Belle au bois dormant sans son consentement semble un problème majeur, selon l’avocate Sarah Hall, même si cet épisode ne figure pas dans la version de Perrault) et qu’au total un parent sur quatre modifie en cours de lecture les contes qu’ils présentent à leurs enfants. D’un autre côté, dans le cadre de la campagne pour combattre le sexisme en France, il est suggéré de présenter aux enfants «seize livres pour combattre les stéréotypes dans les contes de fées» (Julie Falcoz, Madame Figaro, 28 octobre 2016).


AU SUJET DE L’AUTEURE

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Gérard Gélinas

Enseignant montréalais au niveau collégial durant plus de trente-cinq ans et maintenant à la retraite. A publié en 2004 aux éditions parisiennes Imago une Enquête sur les Contes de Perrault. Lauréat du prix du meilleur article inédit de l’Institut international Charles Perrault en 2008, l’article intitulé « Le blog des jeunes perraltistes » parut dans les Cahiers robinson (2009, no 25, pp. 159-172). Cette revue publia également l’année suivante « Le chat débotté » (no 27, pp. 157-170). Ont paru dans les Papers on French Seventeenth Century Literature « De quel type d’amour les contes de Mme d’Aulnoy font-ils la promotion? » (2007, no 66, pp.181-219), « Du nouveau dans le dossier Perrault » (en collaboration avec Monique Brosseau, 2009, no 70, pp.267-276) et « Un autre regard sur les contes de Perrault » (2011, no 74, pp. 185-217).


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Poussières de mémoire, récit d’un voyage 1974 – 1977, Jean-Luc Parenteau avec la collaboration de Philippe Rochette, Fondation littéraire Fleur de Lys

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Poussières de mémoire

Récit d’un voyage 1974 – 1977

Jean-Luc Parenteau

Avec la collaboration de Philippe Rochette

Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, Québec,
octobre 2020,
Illustré, 426 pages.
Reliure allemande.
Couverture couleur souple.
ISBN 978-2-89612-593-7

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C’est le récit d’un voyage sans destination autre que celle d’être sur la route; d’un voyage sans guide autre que le bouche à oreille des gens du voyage; d’un voyage où le temps n’a qu’une importance très secondaire et ne vient en rien affecter l’horaire; d’un voyage vécu dans la simplicité volontaire avant même la naissance du concept.

Istanbul, Téhéran, Kandahar, Kaboul, Delhi, Bénarès, Calcutta, Rangoon, Bangkok et Katmandou ont jalonné notre chemin. La moitié de ces villes nous étaient totalement inconnues et toutes ont apporté leur lot de mystères, d’odeurs et de couleurs exotiques.

Dans les années ’70, nous avons été plusieurs à prendre la route de l’Asie, rejetant le confort et l’indifférence des sociétés occidentales. Certains y ont trouvé ce qu’ils cherchaient et y sont restés. Parmi ceux qui sont revenus, nombreux sont ceux qui ont été transformés à jamais par ce voyage.


SOMMAIRE

Pourquoi écrire ? (9)

Ce désir de partir… (15)

L’influence familiale

L’Angleterre

Travailleur à Paris

La déception politique

Partir, c’était aussi dans l’air du temps

Il était temps de partir

L’argent…

Fin prêts…

Enfin, on part ! (39)

Départ, avril 1974

Paris

L’Arche

Trosly-Breuil

Gavrus, mai 1974

Frimhurst, Angleterre

Héritage du séjour à Gavrus

France, du Nord au Sud (été 1974)

Italie

Rome (juillet 1974)

Naples

Sicile (août 1974)

Cap vers le nord (septembre 1974)

Genève (fin août 1974)

Le Nant-Manant (septembre 1974)

L’Allemagne (octobre 1974 à mars 1975)

La Forêt Noire, le centre de l’Europe

Départ de Pierre

Et c’est reparti!

Sur la route de l’Orient (131)

Istambul

L’Iran

Afghanistan (avez-vous dit « bout du monde » ?) (145)

Herat

Kandahar

Kaboul

L’Inde, de l’émerveillement à la réalité (159)

Amritsar- le premier contact

Vers Delhi − L’expérience du train

New Delhi

Rencontre québécoise

L’ambassade canadienne

Delhi au quotidien

Les chocs culturels

Bénares

La fonction publique indienne

Sur la route de Calcutta (ou le jour de la marmotte…)

Calcutta

La mort

L’Inde en changement

La Birmanie et la Thaïlande (207)

Bangkok

Chiang Mai

Ko Samui

Phuket

La Malaisie (229)

Penang

Les Tortues

Kuala Lumpur

Ali

Les boat people deviennent réalité

Singapour (le bout du chemin) (247)

Le Népal (le sommet) (263)

Katmandou

Pokhara

On part en trekking : le Langtang

Le temps des vampires

Médecins malgré nous

Le but du voyage : le lac Gosainkund

La leçon des réfugiés tibétains

Retour à Katmandou

Le retour (297)

En route

Delhi, prise un, scène deux

Kaboul

L’Iran

Istanbul

Magic Bus

L’Allemagne

Lahr − Allemagne (prise 2) (321)

L’Asie nous avait marqués

L’auberge de jeunesse

Retour au travail

La vie des gens de passage en Allemagne

Des blondes!

Activités

Histoires de drogue

L’art d’avoir l’air fou…

L’art d’avoir l’air fou (bis)

Des gens du voyage particuliers

FrancosAnglos

Des relations difficiles avec l’armée

Premier arrivé, premier servi !

Oui, mais pas dans l’armée

Cacher cette fesse que je ne saurais voir…

Bataille de drapeaux

Fini le célibat, parti pour un autre genre de voyage

Le Gérard « nouveau »

La vie à l’ashram

L’embourgeoisement

On profite de l’Europe

Parachutisme

L’Écosse

Son histoire

Sa géographie

Ses gens et sa culture

La famille Dow

L’heure du retour a sonné

Le chemin du retour (393)

L’arrivée

L’emprise de l’église catholique

C’est ici que le voyage se termine

Le mariage et l’installation

Ce qu’il me reste… (403)

Remerciements (407)

Au sujet de l’auteur (409)

Communiquer avec l’auteur (411)


EXTRAIT

EXTRAIT

POURQUOI ÉCRIRE ?

Voyager vous laisse d’abord sans voix,
avant de vous transformer en conteur.
Ibn Battuta

Pourquoi vouloir partager les souvenirs d’un voyage effectué il y a si longtemps ? Pourquoi ce besoin nouveau de raconter ce que j’ai vécu durant ce périple qui a duré plus de trois ans ? Pourquoi penser qu’un autre que moi s’intéresserait à mes vieilles histoires ?

Il est toujours rassurant de pouvoir justifier nos gestes et nos décisions. Ces questions m’ont donc habité à toutes les étapes de la rédaction de mon récit. Je me suis demandé ce qui pouvait bien m’avoir motivé à entreprendre ce projet, quarante-cinq ans plus tard. Surtout que, durant toutes ces années, je n’avais que rarement évoqué cette étape de ma vie avec mes amis ou ma famille. Bien sûr, il est arrivé que je me rende intéressant, à l’heure du souper, en racontant quelques anecdotes exotiques. Cependant, certaines expériences vécues au cours de ces années passées à l’étranger étaient difficiles à partager dans des conversations. Je les ai donc gardées pour moi. C’est ainsi qu’avec le temps, plusieurs souvenirs et une bonne partie de l’héritage humain que m’a laissés mon périple étaient devenus comme un vieux livre dont on a apprécié la lecture mais qui dort dans la bibliothèque. On n’ose pas s’en débarrasser mais on ne l’ouvre que très rarement.

Je crois que si j’ai si peu parlé de mon voyage, c’est que je me suis vite rendu compte qu’il était difficile de partager les émotions associées à plusieurs de mes expériences, particulièrement celles vécues en Inde. J’ai réalisé que je n’arrivais pas à bien faire comprendre ce que j’avais éprouvé à ceux qui n’étaient jamais allés en Asie. Il existait, entre nous, une sorte de fossé qui était créé par le fait qu’on ne peut vraiment appréhender certaines réalités pour lesquelles nous n’avons aucune référence. Certains moments que j’avais vécus durant ce voyage ne pouvaient être complètement compris que par des gens qui non seulement avaient vu mais avaient aussi côtoyé et senti les niveaux extrêmes de surpopulation, de famine, de discrimination, de chaleur torride, d’exploitation, de violence et de pauvreté qui étaient le quotidien de la majorité des Asiatiques. Comment alors parler de ces expériences sans tomber dans le spectaculaire ? Comment évoquer tout cela sans avoir l’air de se poser en héros aux yeux de ceux qui ne sont jamais partis ? En même temps, banaliser la misère et la douleur n’est une option pour aucune personne qui en a été témoin. Ce n’était pas facile et je n’ai jamais bien réussi cet exercice de communication orale. Je me suis dit que le récit écrit était possiblement un meilleur médium pour y arriver.

Mais pourquoi maintenant ?

Parce que la vie avance, inexorablement, et que je sens qu’il me reste moins de temps qu’avant. Bientôt, « je finirai ma vie dans un murmure » (T.S. Eliott). Je devrai alors faire « deux petits pas de côté », comme le dit si justement mon ami Serge Durand dans la magnifique chanson qu’il a écrite sur sa mère. Deux petits pas pour laisser toute la place à mes enfants et mes petits-enfants et pour que se fasse la « suite du monde » (Pierre Perrault).

Alors, que restera-t-il ? Laisserai-je une trace ? Je ne sais pas, peut-être une toute petite et pour si peu de temps. De nos jours tout va tellement vite, notre vie ne fait qu’effleurer ce et ceux qu’elle touche.

Dans ce récit, j’ai voulu témoigner d’une époque différente sans pour autant affirmer qu’elle était meilleure car était-elle meilleure ? C’est vrai que les dernières décennies ont amené des progrès sociaux importants en démocratisant l’instruction, en rendant les femmes moins inégales aux hommes et en faisant une place à des gens que leur orientation sexuelle avait marginalisés. Il faut cependant avouer que nous sommes loin d’avoir réduit toutes les inégalités et nous avons échoué à réaliser nos idéaux de paix et d’amour. Nous avons encore la même peur de l’autre; il n’y a que l’autre qui a changé. Les Arabes et les réfugiés africains ont ainsi remplacé les communistes. Cette peur de l’autre avait amené la guerre du Vietnam, l’embargo avec Cuba et le maccarthysme; elle alimente aujourd’hui la guerre au terrorisme et la psychose face aux migrants. Je ne pourrais donc dire quelle époque est la plus «progressiste».

Mais peut-être sommes-nous dans une période de transition. Nous assistons actuellement à la mondialisation accélérée de l’économie et de la culture. Avec l’accès à internet, cette technologie si envahissante mais si séduisante, nous vivrons peut-être LA véritable révolution : celle qui rendra tous les hommes égaux dans le creuset universel du cyberespace!

Au cours des quarante dernières années, les relations entre les hommes habitant notre Terre ont radicalement changé. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où l’espace et le temps sont comprimés. Le monde entier n’est qu’à un ou deux clics de souris et internet a éliminé le concept même de délai. Il n’y a plus d’espace-temps entre l’envoi d’un SMS et sa réponse, entre un appel et son retour, entre un désir et son assouvissement. Je serais bien heureux si mon récit servait à vous rappeler une époque où tout n’était pas nécessairement programmé, où nous pouvions choisir d’étirer le temps nonchalamment, sans urgence. Où nous avions aussi conscience de la distance qui nous séparait les uns des autres sur la planète. Cette distance elle-même nous donnait du temps. Comme les moyens de communication étaient moins performants, cela pouvait prendre plusieurs jours ou semaines avant de pouvoir entrer en contact avec nos proches lorsque nous étions à l’étranger.

Cette distance faisait aussi en sorte que tous n’écoutaient pas la même musique, ne portaient pas les mêmes vêtements et ne mangeaient pas les mêmes plats. Il n’y avait aucune chaîne de fast-food à l’Est de Munich. La musique des Beatles n’avait pas encore fait le tour du monde. Les écarts entre les cultures étaient donc remarquables et remarqués. La soif de la différence était ressentie par plusieurs jeunes de ma génération. Nous recherchions ce qu’il y avait de différent chez l’étranger et nous voulions le comprendre.

En plus de vouloir témoigner d’une autre époque, je dois avouer que j’ai aussi voulu me faire plaisir. Je m’en confesse, j’aime écrire. J’aime les mots, particulièrement leur son et leur association qui forme des phrases qui permettent d’exprimer notre pensée. Il y a des phrases neutres qui décrivent les décors mais il y en a aussi de plus colorées qui révèlent nos émotions. Par exemple, il y a des mots qui nous rendent l’odeur d’une ville et la densité des foules. D’autres encore qui crient la violence et la douleur ou qui murmurent la tendresse.

J’aime aussi le papier qui accueille mes phrases et les inscrit dans la pérennité. Il y a quelque chose de rassurant dans un livre. Il donne du « poids » à l’histoire. En quelque sorte, il matérialise mon souvenir. Il le fait passer de ma mémoire au monde réel. Il est la preuve tangible que «j’ai été». Il laisse une trace…

Mon intention dans ce récit est de partager quelques souvenirs qui peuplent ma mémoire. Ceux de mon voyage m’ont accompagné pendant bien des années. Je ne revendique pas dans mon texte un récit exact de tout ce que j’ai vécu dans ce voyage de plus de trois ans. Non, je suis conscient que mes souvenirs pourraient très bien ne pas être parfaitement fidèles à mes expériences. Ainsi parfois, j’en ai peut-être exagéré quelques-uns qui touchaient quelque chose de très sensible en moi. Il est également probable que j’en ai atténué d’autres qui m’ennuyaient ou m’embarrassaient. Et il est certain que j’en ai oublié plusieurs que mon esprit jugeait insignifiants. Donc, ce récit n’est probablement pas complètement conforme à la réalité. Mais n’allez pas, pour autant, penser qu’il est romancé ou imaginé. Non, il représente fidèlement le souvenir que j’en ai gardé à travers le filtre du temps et de son cortège d’expériences. Le voyage que j’ai décrit est celui que mon esprit en a gardé.

Il est bien rare que nos décisions ne soient motivées que par une chose; ce récit ne fait pas exception. Écrire, au départ, n’est généralement pas un exercice de modestie car l’auteur suppose que ce qu’il veut raconter mérite que le lecteur y consacre quelques heures de ses loisirs. Je confesse ce péché. Mais j’aime penser qu’il y avait plus. Si j’ai entrepris l’écriture de ce récit c’est en pensant particulièrement à mes trois enfants Thomas, Alélia et Gabriel afin de leur témoigner de mon expérience d’une époque révolue. Le monde des années ’70 nous a permis, à mes amis et moi, d’entreprendre une aventure enrichissante et exaltante qu’il serait bien difficile de répéter aujourd’hui. Les pages qui suivent me permettent d’en partager le souvenir avec vous.

Ce récit sera donc une des traces que je laisserai derrière moi. Il est peu probable que cette empreinte dure longtemps. Une fois l’encre séchée, elle s’effacera plus ou moins vite. J’aimerais cependant qu’elle s’imprime, pour un temps, dans la mémoire de ceux qui font encore une place au rêve dans leur vie.

Avec toute mon amitié et infiniment de tendresse,

Jean-Luc


AU SUJET DE L’AUTEURE

AU SUJET DE L’AUTEUR

Jean-Luc Parenteau

L’auteur est né à Montréal en 1953. Il a fait ses études secondaires au collège Stanislas, un établissement français qui offrait une formation classique mais teintée par l’histoire et la littérature françaises. Son père avait bénéficié d’une bourse pour étudier en France et lui parlait souvent des expériences qu’il y avait vécues. Là se situent probablement les racines de son désir de voyager pour aller à la rencontre de la différence et pour comprendre comment certaines cultures pensent différemment de la nôtre.

L’auteur a baigné dans un milieu qui voulait s’affranchir de la domination anglophone, un milieu qui était fier de parler et de vivre en français au cœur de l’Amérique. En 1974, plusieurs raisons l’ont amené à partir. Il était d’abord déçu du résultat des élections de 1972 où le parti souverainiste n’avait réussi à faire élire que quelques députés. Il se trouvait également à la fin de ses études collégiales et était indécis face à son avenir. Finalement, il ressentait une sorte de malaise à l’égard de la guerre du Vietnam et d’une division simpliste du monde entre communistes et capitalistes. Il est donc parti pendant trois ans et a parcouru le monde comme beaucoup d’autres jeunes que l’on a souvent appelé les hippies.

C’est ce voyage que l’auteur raconte dans ce livre. Dans son récit, il essaie de transmettre les valeurs qui animaient les jeunes de cette époque et de décrire les conditions dans lesquelles ils voyageaient. Il n’est pas nostalgique, il ne veut que témoigner d’un passé pas si lointain où le monde vivait de rapides trans¬formations et où plusieurs ont senti le besoin d’aller vers d’autres cultures.

Naturellement, ces trois années passées sur la route l’ont transformé profondément. Il en est revenu plus confiant, plus créatif et habité du désir d’aller à la rencontre de l’autre. Il y trouva l’inspiration pour s’inscrire à un baccalauréat en travail social à l’université Laval suivi un peu plus tard d’une maîtrise à l’école nationale d’administration publique (ENAP). Il travailla presque toute sa carrière dans le domaine de la santé mentale dans la région de Chaudière-Appalaches, particulièrement dans la gestion des services offerts à cette clientèle. Il se plait à dire que s’il a participé à la désinstitutionalisation de plusieurs personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale (particulièrement dans les asiles de St-Ferdinand et de Lac Etchemin), il a surtout passé la plus grande partie de sa carrière à désinstitutionaliser les services de psychiatrie pour les rendre accessibles dans la communauté. Ses réalisations lui ont valu le prix d’excellence Hector-L-Bertrand décerné par l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux.

À l’heure de la retraite, et sur l’insistance de plusieurs de ses amis, l’auteur a accepté de relever le défi de raconter son périple de jeunesse avec tout ce que cela comporte d’introspection et de souvenirs plus ou moins clairs. Ce sont ses Poussières de Mémoire qu’il partage ici avec vous. Il espère que cette lecture permettra à ceux et celles de sa génération de se remémorer certains aspects des années ’70. Cependant, il aimerait surtout offrir aux plus jeunes un témoignage personnel qui puisse mieux leur faire comprendre certaines expériences vécues par la génération qui les a précédés.


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Jean-Luc Parenteau

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Poussières de mémoire
Récit d’un voyage 1974 – 1977
Jean-Luc Parenteau
Avec la collaboration de Philippe Rochette
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, Québec,
octobre 2020,
Illustré, 426 pages.
Reliure allemande.
Couverture couleur souple.
ISBN 978-2-89612-593-7
Édition papier : 39.95$ (Tout inclus)
Édition numérique (PDF) : 7.00$ (Tout inclus)

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Colonialisme et catholicisme – La honte et l’oubli, Réflexions personnelles sur les 16e et 19e siècles, essai – histoire, Gabriel Escalmel, Fondation littéraire Fleur de Lys

Colonialisme et catholicisme

La honte et l’oubli

Réflexions personnelles sur les 16e et 19e siècles

GABRIEL ESCALMEL

Essai – HISTOIRE

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2020, 260 pages.

ISBN 978-2-89612-589-0

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Présentation & Table des matières

Extrait

Au sujet de l’auteur

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PRÉSENTATION

PRÉSENTATION

Ceci est mon sixième et dernier essai ; la maladie, une fois de plus, m’indique que mon espérance de vie est désormais très courte.

Mes essais forment un tout très cohérent même si les sujets abordés semblent différents. J’ai essayé dans ma vie d’être polyvalent et autodidacte ; je me suis intéressé, et parfois personnellement investi, à plusieurs branches des connaissances humaines : spiritualité, théologie, sociologie, histoire, psychologie, sciences, robotique, arts, artisanats, botanique… Il est évident que depuis ma petite enfance j’ai profondément réfléchi sur le sens de la vie et de la mort, sur les violences dans l’univers, surtout celles de l’humanité, et sur les injustices inacceptables dans tous les aspects des sociétés humaines. Je demeure une personne très indignée par les écarts considérables entre les riches et les pauvres.

Je veux vous remercier, vous, lecteurs et lectrices qui avez téléchargé mes œuvres depuis mon premier essai en 2012 ; cela donne environ 15 000 téléchargements. Avec Facebook, vous auriez pu être mes « amis » ou être des « abonnés » à mon groupe ; toutefois, après une brève expérience de quelques mois avec Facebook, j’ai vite réalisé que l’univers des « réseaux sociaux » n’était pas le mien. Vous avez sans doute remarqué que j’existe dans un univers plutôt parallèle et différent.

Je ne sais pas si vous avez lu effectivement mes œuvres au complet, mais le plus important est que j’aie réussi à susciter votre intérêt et à déclencher des interrogations. En fait, mon espoir est que certaines de mes intuitions les plus valables soient reprises et approfondies par d’autres dans les prochaines générations.

 

TABLE DES MATIÈRES

Nouvelle édition

Prologue

PARTIE I ─ MON REGARD SUR L’HISTOIRE

1. L’Histoire et la guerre

2. L’Histoire et la religion

3. L’Histoire et les guerres de religion

4. L’Histoire et la laïcité

PARTIE II ─ RELIGIONS DE L’EUROPE

5. La géographie des religions

6. Le judaïsme

Un peuple dispersé

L’antijudaïsme

Les Juifs et le monde financier

7. Le christianisme

La première communauté chrétienne

Le christianisme au Moyen Âge

8. L’islamisme

PARTIE III ─ 16e SIÈCLE

9. La culture

Les transformations sociales

Le colonialisme

L’esclavage

10. Les conquêtes et le Portugal

Le Portugal et l’Espagne

L’exploration et le commerce

Le traité de Tordesillas

11. Les conquêtes et l’Espagne

La géographie

La Reconquête

Le Nouveau Monde

Les Conquistadores

Les motivations religieuses

L’influence de Christophe Colomb

Les conquêtes et les colonisations

Le système colonial

12. Les conquêtes d’autres pays

La Hollande

La France

L’Angleterre

13. Les réformes religieuses

La Réforme protestante et Martin Luther

La Réforme protestante et Jean Calvin

La Réforme en Angleterre

La Réforme en France

14. La Contre-Réforme catholique

Le laxisme dans l’Église

L’influence des humanistes

Une réforme de l’intérieur

15. Les jésuites

Ignace de Loyola

Nouvelle fondation contre la Réforme

L’histoire des jésuites

16. Le concile de Trente

17. Le jansénisme

Les définitions du jansénisme

Cornelius Jansen

L’histoire de Port-Royal

18. L’Espagne au 16e siècle

La géographie

L’Espagne avant le 16e siècle

Les groupes culturels

Les grands bouleversements du 16e siècle

Le renforcement de la monarchie

Les populations

Les relations internationales

La Renaissance

L’Inquisition

PARTIE IV ─ 19e SIÈCLE

19. La culture

Les crises de croissance

La créativité

La révolution industrielle

20. L’abolitionnisme et l’exploitation des travailleurs

Le « Code noir »

L’Asiento

L’abolitionnisme dans le monde

21. La décolonisation et le colonialisme impérialiste

L’anticolonialisme

Le colonialisme impérialiste

La conférence de Berlin

22. De la révolution à l’indépendance des États-Unis d’Amérique

Une révolution américaine

Les « Treize colonies »

La guerre d’indépendance

L’expansion des États-Unis et la vie politique

La Sécession

La scène internationale

23. La Révolution française

Une religion sans Celui-qu’on-appelle-Dieu

Liberté, Égalité, Fraternité

Les droits de l’homme

Une révolution française

24. Les étapes de la Révolution française

Les débuts

1789-1792 : la chute progressive de la monarchie

1789 : un nouveau régime

1790 : un compromis impossible

1791-1792 : la chute de la monarchie

1792-1795 : un gouvernement révolutionnaire

1795-1799 : un retour des forces conservatrices

25. La France, de la monarchie à la république

La religion et la laïcité

Une Contre-Révolution française

L’histoire de la politique

Le Consulat (1799-1804 Napoléon I)

Le Premier Empire (1804-1814 Napoléon I)

La Restauration (1814-1815 Napoléon I, 1814-1824 Louis XVIII, 1824-1830 Charles X)

La Monarchie de Juillet (1830-1848 Louis-Philippe d’Orléans)

La Deuxième République (1848-1852 Napoléon III)

Le Second Empire (1852-1870 Napoléon III)

La Troisième République (1870-1940 Nombreux présidents)

Autobiographie

Autres publications

Communiquer avec l’auteur


EXTRAIT

EXTRAITS

Nouvelle édition

Nouvelle édition

Le titre de « Nouvelle édition » n’est pas vraiment exact puisque le présent document, le 6e et dernier essai publié, n’a jamais été publié auparavant.

J’ai écrit cet essai durant les années 2008 à 2011 à l’époque où je préparais mon premier essai, Pourquoi… moi ?, et mon second essai, La spiritualité du Carmel.

À ce moment-là, je n’ai pas pensé que je pourrais ou que je devrais le publier ; la raison était simple : étant donné que je n’avais pas une formation académique en Histoire, je me disais qu’il était plutôt prétentieux de publier mes réflexions d’ordre historique, surtout sur les 16e et 19e siècles.

Quelque dix ans plus tard, au crépuscule de ma vie, mon point de vue a changé. J’ai réalisé que mes six essais formaient un tout extrêmement cohérent, mis en lumière très progressivement au cours de ma vie, depuis mon enfance jusqu’à ma vieillesse. Alors, j’ai opté pour la publication à la condition de la présenter comme une œuvre très personnelle, très libre de diverses contraintes intellectuelles, très ouverte à des questionnements, à des réflexions susceptibles d’intérêt pour d’autres personnes.

Donc, dans cette « nouvelle édition », j’ai préservé le texte original, mais j’ai fait au besoin des mises à jour sous la forme de notes de bas de page ; ces notes débutent par « 2020 : ».

Prologue

L’écriture de mes deux premiers essais, Pourquoi… moi ? et La spiritualité du Carmel, m’a amené dans des sentiers que je n’avais pas prévus au départ. Il était important en toute honnêteté d’appuyer mes affirmations par des recherches approfondies sur l’histoire du Carmel et sur l’Histoire en général. Étant donné ma distance par rapport aux religions, il était essentiel que je vérifie s’il y avait effectivement un lien entre l’Histoire, les guerres et les religions. Même si j’avais une certaine intuition du résultat, j’ai fait de sérieux efforts pour combler mes lacunes en histoire et en géographie.

Mon objectif principal était de mieux comprendre le contexte socio-politique du Carmel en Espagne au 16e siècle et en France au 19e siècle. Ces recherches m’ont amené à faire une réflexion beaucoup plus large sur l’Histoire et la guerre, étant donné que ces deux siècles sont caractérisés par des comportements collectifs assez violents, des conquêtes, des colonisations, des commerces d’esclaves, etc.

En lisant et approfondissant au maximum les quatre auteurs du Carmel, cela m’a forcé à mieux comprendre les objectifs du monachisme, et aussi à préciser encore davantage mes propres objectifs, c’est-à-dire les objectifs de mon individualité, bref de mon histoire dans l’Histoire.

Ce qui est particulièrement fascinant avec les deux paires d’auteurs du Carmel, c’est que chaque paire coïncide avec un siècle de profondes transformations sociales, doublées comme d’habitude d’attitudes et d’actions guerrières. Les 16e et 19e siècles sont des siècles où les pays se définissant comme civilisés entreprennent des conquêtes colonisatrices de régions où vivent des peuples considérés comme plus ou moins barbares ou sauvages. D’ailleurs, la traite des esclaves noirs a légalement fonctionné durant les trois siècles qui séparent ces deux siècles révolutionnaires. La première paire, celle de Thérèse de Jésus et de Jean de la Croix au 16e, coïncide avec la découverte du Nouveau Monde et la fin en quelque sorte du Moyen Âge ; la seconde paire, celle de Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face et d’Élisabeth de la Trinité au 19e, alors que plusieurs courants dénoncent l’esclavage, correspond à un nouveau type de colonisation que les historiens ont appelé impérialiste.

 


AU SUJET DE L’AUTEURE

AU SUJET DE L’AUTEUR

Gabriel Escalmel

L’auteur est né à Paris sous l’occupation allemande. Son enfance bouleversée par la guerre lui apprend très tôt et pour toujours la fragilité de la vie.

À cinq ans, accompagné de ses parents et de son jeune frère, il émigre au Québec.

Dès la fin de l’école primaire, il décide seul de poursuivre des études avancées pour se créer un avenir et combler sa passion d’apprendre.

Même s’il est curieux de tout, il choisit d’étudier pendant quatre ans à l’université en Sciences des religions, car il est particulièrement attiré par la dimension spirituelle de l’existence. C’est aussi à cette époque qu’il fait une rencontre définitive ; celle-ci lui permettra de vivre l’amour conjugal qui est au cœur de toute sa vie.

Au Québec, être professeur de Sciences religieuses en même temps que la « révolution tranquille » n’est pas prometteur au niveau professionnel. Aussi décide-t-il, même si sa famille compte déjà deux très jeunes fils, de se réorienter en informatique, une voie de l’avenir.

Après trois années d’études en Sciences pures à l’université, il devient professeur d’informatique, emploi qu’il occupera jusqu’à sa retraite.

La retraite s’annonce captivante. Plus de temps pour lire et pour écrire comme il l’a fait toute sa vie, même s’il ne se considère pas comme un écrivain. Avec son épouse qui connaît l’art des émaux sur cuivre, il développe une expertise artisanale dans le domaine des géodes et des pierres semi-précieuses. Plus de temps aussi pour des vacances en amoureux…

Quelques années s’écoulent et la maladie frappe durement : un lymphome !

Ce cancer l’entraîne dans un véritable tourbillon. En même temps, une expérience spirituelle éclaire toute sa vie. Les pronostics de rémission sont négatifs, la fin semble proche et pourtant il est là depuis presque… dix ans.

L’auteur de ce livre a décidé de partager avec vous ce temps de maladie, les réflexions qu’il a fait surgir, les pages les plus significatives de son journal personnel, montrant ainsi la profonde cohérence dans sa vie.


TOUS LES LIVRES DE CET AUTEUR

AUTRES LIVRES DE CET AUTEUR

Gabriel Escalmel

Pourquoi… moi?

Une histoire de lymphome

Une histoire d’amour/Amour

GABRIEL ESCALMEL

Essai – Témoignage,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2012, 498 pages.

ISBN 978-2-89612-410-7

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La spiritualité du Carmel

Aperçus historiques et réflexions personnelles

GABRIEL ESCALMEL

Essai – Témoignage,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2013, 108 pages.

ISBN 978-2-89612-426-8

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Espérances pour un prochain millénaire

Sauver l’homme avant la planète

GABRIEL ESCALMEL

Essai – Témoignage,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2016, 582 pages.

ISBN 978-2-89612-511-1

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Psychanalyse existentielle

Regards et cohérences

Autobiographie

GABRIEL ESCALMEL

Autobiographie

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2019, 63 pages.

ISBN 978-2-89612-573-3

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La bonne planète

Journal d’un extraterrestre

Sociologie – Histoire – Psychologie

GABRIEL ESCALMEL

Essai

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2020, 239 pages.

ISBN 978-2-89612-587-6

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La bonne planète – Journal d’un extraterrestre, essai, Gabriel Escalmel, Fondation littéraire Fleur de Lys

La bonne planète

Journal d’un extraterrestre

Sociologie – Histoire – Psychologie

GABRIEL ESCALMEL

Essai

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2020, 239 pages.

ISBN 978-2-89612-587-6

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Extrait

Au sujet de l’auteur

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PRÉSENTATION

PRÉSENTATION

Il y a un aspect de mon voyage sur Terre que je n’ai pas vraiment compris. Mes créateurs ne m’ont pas expliqué pourquoi ils m’ont donné un corps aussi faible. Une hypothèse que je retiens est qu’ils m’ont fait naître à Paris en pleine guerre mondiale ; comme je suis né en 1941, cela veut dire que j’ai vécu mes premières années dans de mauvaises conditions, par exemple, avec une alimentation déficiente. Très jeune, j’ai vite réalisé mes incapacités au niveau des activités physiques et des sports ; je réalise d’ailleurs que beaucoup plus tard comme adulte, je n’étais même pas habile à conduire une bicyclette ! Bref, dès ma petite enfance, j’avais déjà un destin « d’intellectuel » !

Tous mes essais ont été écrits, souvent ralentis, dans un contexte de graves maladies. Mon premier essai, Pourquoi… moi ?, mon deuxième essai, La spiritualité du Carmel, et un sixième essai qui paraîtra plus tard si la vie me le permet, ont tous un rapport avec mon lymphome. Mon troisième essai, Espérances pour un prochain millénaire, est arrivé à l’époque de mon cancer de la prostate. Mon quatrième essai, Psychanalyse existentielle, semble échapper de justesse à la fatalité. Mon cinquième essai, La bonne planète, a été achevé durant mon cancer du pancréas et de la pandémie.

Alors, toutes ces séquences de ma vie ont-elles un sens ?

TABLE DES MATIÈRES

Dédicace

Avertissement Essai et pandémie

Préface

Éthologie animale

La bonne planète – Arrivée dans la thermosphère

Arrivée au-delà de la troposphère et des nuages

Fuir

Femmes

Enfants

Dépotoirs

Camps

Argent

Armes

Rues

Annexe

Autobiographie

Autres publications

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EXTRAIT

EXTRAITS

Dédicace

Cette dédicace est destinée à deux groupes de personnes.

Tout d’abord, je veux m’adresser à tous ces gens, hommes, femmes et enfants, qui, comme moi, ont l’impression de n’être pas nés sur la bonne planète. Elles évoluent, comme moi, comme des atomes perdus qui suivent un mouvement brownien, plus ou moins au-dessus du sol terrestre. Nous formons depuis des siècles une communauté invisible de personnes isolées dans leur solitude, sans comprendre complètement notre origine extraterrestre.

Aux terriens maintenant, je veux leur dire qu’il ne faut pas désespérer ; le monde est en train de changer en profondeur, j’en suis témoin. Déjà, le futur de cette fin des temps a commencé à se concrétiser, ici et là, dans plusieurs pays de la planète Terre ; certes, il y a encore de nombreuses forces de résistance. Un jour, quand les hommes et les femmes auront atteint les niveaux de pacification, tous les habitants de la Terre mettront leur énergie à contrôler le climat, à réduire les catastrophes climatiques, à prévoir les pandémies, à guérir les maladies grâce aux connaissances en génétique ; ils apprendront à être heureux, à faire silence, à réduire leurs rythmes effrénés, à posséder moins, à être, tout simplement. Dans le grand village terrien, toutes les personnes, formant désormais une vaste communauté noosphérique, basée sur le partage des ressources et des connaissances, pourront, selon leur volonté individuelle, communiquer avec toute autre personne sur la Terre, comme dans une grande famille. Soyez patients, car cela pourrait prendre encore quelques siècles.

Avertissement

Essai et pandémie

J’ai débuté cet essai il y a quelques années, puis je l’ai mis de côté ; j’en ai repris l’écriture vers le mois d’avril 2019. Et puis est arrivé un troisième cancer dans ma vie ; j’ai été opéré en mars 2020 en pleine pandémie du fameux virus dont tout le monde parle sans arrêt. J’ai poursuivi l’écriture vers le mois d’avril 2020 durant ma convalescence.

Étant donné le ton et le style de mon essai, j’aurais pu facilement amplifier, de manière encore plus dramatique, mes observations et mes réflexions, mais je ne l’ai pas fait. Le mot « pandémie » n’apparaît pratiquement pas dans cet essai.

Préface

Chers lecteurs et chères lectrices, vous serez peut-être surpris de voir qu’il n’y a pas dans ce cinquième essai, l’avant-dernier si la santé me le permet, ni de sources clairement indiquées, ni de bibliographie, pour appuyer mes réflexions, voire mes affirmations. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas fait de recherches, bien au contraire. Mais j’ai fait le choix, à cette dernière période de ma vie, de faire la synthèse de mes nombreuses hypothèses de réflexions, échelonnées sur plusieurs décennies.

Il fut un temps, à l’époque de mes sept ans d’université, où la production d’une thèse exigeait des règles très strictes pour la présentation d’une thèse. Il fallait que celle-ci contienne de nombreuses citations, elles-mêmes appuyées par autant de références, sans compter une abondante bibliographie (d’œuvres vraiment lues). Donc, pas question pour moi de prendre les allures d’une démarche doctorale.

J’avoue, au niveau de mes lectures, que j’ai une véritable passion pour les « briques »[1] qui résultent, soit de toute une vie de compétence et de recherches, soit d’un abondant travail de recherches ; dans tous ces cas, la section des notes de chapitres et la bibliographie occupent une part importante du livre. J’ai beaucoup d’admiration pour ces auteurs, mais je me demande toujours comment ils ont pu faire pour lire, noter, assimiler des milliers de pages de centaines de sources. S’il s’agit d’une œuvre de synthèse, de maturité, après des décennies, alors le résultat est com¬préhensible ; par contre, si l’auteur est plus jeune, qu’il enseigne aussi, ou fait des consultations, si l’auteur a déjà écrit plusieurs ouvrages, alors là, il y a un dépassement à ce qu’un humain peut faire, et ma conclusion est que cet auteur distribue ses recherches à des groupes d’étudiants. Comme dans bien des domaines de recherches, il y a un nom qui reçoit les honneurs et beaucoup d’assistants qui restent dans l’ombre.

Soyez donc assuré de mon honnêteté intellectuelle dans mon aventure terrestre.

_____________

[1] Voici donc quelques exemples de ces lectures : Jacques Attali, Gândhî ; Andrew Solomon, Le diable intérieur ; David Hackett Fischer, Le rêve de Champlain ; Richard Dawkins, Le plus grand spectacle du monde ; Bastian Obermayer et Frederik Obermaier, Le secret le mieux gardé du monde ; Yuval Noah Harari, Sapiens, Homo deus, 21 leçons pour le 21e siècle ; Siddhartha Mukerjee, Il était une fois le gène ; Steven Pinker, La part d’ange en nous ; Thomas Piketty, Capital et idéologie.


AU SUJET DE L’AUTEURE

AU SUJET DE L’AUTEUR

Gabriel Escalmel

L’auteur est né à Paris sous l’occupation allemande. Son enfance bouleversée par la guerre lui apprend très tôt et pour toujours la fragilité de la vie.

À cinq ans, accompagné de ses parents et de son jeune frère, il émigre au Québec.

Dès la fin de l’école primaire, il décide seul de poursuivre des études avancées pour se créer un avenir et combler sa passion d’apprendre.

Même s’il est curieux de tout, il choisit d’étudier pendant quatre ans à l’université en Sciences des religions, car il est particulièrement attiré par la dimension spirituelle de l’existence. C’est aussi à cette époque qu’il fait une rencontre définitive ; celle-ci lui permettra de vivre l’amour conjugal qui est au cœur de toute sa vie.

Au Québec, être professeur de Sciences religieuses en même temps que la « révolution tranquille » n’est pas prometteur au niveau professionnel. Aussi décide-t-il, même si sa famille compte déjà deux très jeunes fils, de se réorienter en informatique, une voie de l’avenir.

Après trois années d’études en Sciences pures à l’université, il devient professeur d’informatique, emploi qu’il occupera jusqu’à sa retraite.

La retraite s’annonce captivante. Plus de temps pour lire et pour écrire comme il l’a fait toute sa vie, même s’il ne se considère pas comme un écrivain. Avec son épouse qui connaît l’art des émaux sur cuivre, il développe une expertise artisanale dans le domaine des géodes et des pierres semi-précieuses. Plus de temps aussi pour des vacances en amoureux…

Quelques années s’écoulent et la maladie frappe durement : un lymphome !

Ce cancer l’entraîne dans un véritable tourbillon. En même temps, une expérience spirituelle éclaire toute sa vie. Les pronostics de rémission sont négatifs, la fin semble proche et pourtant il est là depuis presque… dix ans.

L’auteur de ce livre a décidé de partager avec vous ce temps de maladie, les réflexions qu’il a fait surgir, les pages les plus significatives de son journal personnel, montrant ainsi la profonde cohérence dans sa vie.


TOUS LES LIVRES DE CET AUTEUR

AUTRES LIVRES DE CET AUTEUR

Gabriel Escalmel

Pourquoi… moi?

Une histoire de lymphome

Une histoire d’amour/Amour

GABRIEL ESCALMEL

Essai – Témoignage,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2012, 498 pages.

ISBN 978-2-89612-410-7

Exemplaire papier : 24.95$ (Cnd)

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La spiritualité du Carmel

Aperçus historiques et réflexions personnelles

GABRIEL ESCALMEL

Essai – Témoignage,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2013, 108 pages.

ISBN 978-2-89612-426-8

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Espérances pour un prochain millénaire

Sauver l’homme avant la planète

GABRIEL ESCALMEL

Essai – Témoignage,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2016, 582 pages.

ISBN 978-2-89612-511-1

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Psychanalyse existentielle

Regards et cohérences

Autobiographie

GABRIEL ESCALMEL

Autobiographie

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, 2019, 63 pages.

ISBN 978-2-89612-573-3

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L’étoile du Nord, roman fantastique – Littérature Jeunesse, Claire Gagnon, Fondation littéraire Fleur de Lys

L’étoile du Nord

  Claire Gagnon

Roman fantastique

Fondation littéraire Fleur de Lys

Lévis, Québec, mai 2020,

 176 pages. Format : 6 X 9 pouces.

Reliure allemande.

Couverture couleur souple.

ISBN 978-2-89612-585-2

Édition papier : 24.95$

Édition numérique : 7.00$ (PDF)


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PRÉSENTATION

PRÉSENTATION

En cette nuit de Noël, Charlotte donnera naissance à son premier enfant. Malgré ses soixante ans, la mère et le poupon tout rose se portent à merveille. Attiré par les pleurs de l’enfant, le légendaire cheval de Noël s’approchera de la fenêtre pour y admirer le nourrisson. D’un seul coup de sabot d’or, une multitude d’étoiles rempliront la chambre de l’enfant. Aussitôt, il repartira gambader dans le village de Malva pour éparpiller des étoiles un peu partout. La sage-femme, de son côté, se chargera de répandre la nouvelle. Et c’est en franchissant le pont de pierres des champs que la rivière du souvenir lui dévoilera un secret.


EXTRAIT

EXTRAIT

Chapitre 1

La naissance de Gloria

Alors que le magnifique cheval de Noël s’amusait à caracoler dans notre village; Charlotte, aidée de la sage-femme, poussait de toutes ses forces. Avec toute la tendresse de son cœur, Malcom épongeait le front de sa compagne.

Courage bonne Charlotte ! lui dit la sage-femme. Je vois la tête du bébé. Une dernière poussée… peut-être… et je crois que…

Charlotte poussa encore une fois de toutes ses forces, puis le bébé arriva enfin au monde. Les pleurs de l’enfant étaient rassurants.

— C’est une fille ! s’exclama avec joie la sage-femme.

Charlotte prit son enfant sous le regard attendri de Malcom.

— Elle se nommera Gloria, lança Malcom.

— Regardez ! Regardez ! s’écria la sage-femme.

De la fenêtre de la chambre, le grand et musclé cheval brun était là, sans bouger, à examiner la petite famille.

— C’est une fille ! lui cria la sage-femme. C’est la petite Gloria.

Le cheval de Noël poussa quelques hennissements, puis, d’un coup de sabot d’or, une multitude d’étoiles s’éparpilla dans la chambre de Charlotte et Malcom.

Le cheval de Noël se cabra et reprit sa course un peu partout dans le village. Et comme à chaque nuit de Noël, le village fut rempli d’étoiles.

Évidemment, la sage-femme ne put s’empêcher de répandre la nouvelle. Elle marcha quasiment toutes les rues du village pour crier, à tous et à chacun, la naissance de la petite Gloria. C’est ainsi qu’en cette nuit de Noël, les villageois se sont collé le nez à la fenêtre de Charlotte et Malcom, pour y apercevoir ce poupon tout rose. Et les étoiles, qui ne cessaient de valser dans les quatre coins de la chambre, enchantaient les curieux.

C’est au petit matin de la nouvelle année que la petite Gloria fut présentée à la rivière du souvenir. Celle-ci calma ses flots pour mieux voir ce poupon bien rose.

— C’est notre fille Gloria, dit Malcom à la rivière du souvenir.

— Elle a hérité des cheveux roux de son père, ajouta Charlotte avec le sourire.

La sage-femme qui passait par là décida de s’arrêter un moment.

— Et malgré les soixante ans de Charlotte, continua la sage-femme, ce bébé se porte à merveille.

Mais le froid mordant de janvier obligea Charlotte et Malcom à retourner à la maison. La sage-femme demeura sur le pont de pierres des champs et regarda ce couple sexagénaire s’éloigner avec leur premier enfant.

— Veillez bien sur l’enchanteresse ! dit la rivière du souvenir.

— Que me dites-vous là ? demanda la sage-femme interloquée.

— Notre magnifique cheval de Noël lui a prodigué plusieurs dons, expliqua la rivière du souvenir. Elle aura besoin de votre aide.

— Que signifie tout cela ? Que dois-je faire pour cette enfant ?

— Vous le saurez en temps et lieu, répondit calmement la rivière du souvenir.

Sur ces mots, la rivière du souvenir devint silencieuse. La sage-femme crut bon d’en aviser Charlotte et Malcom, mais elle se ravisa. Elle continua son chemin.


AU SUJET DE L’AUTEURE

AU SUJET DE L’AUTEURE

Claire Gagnon

C’est en Mauricie, sur une petite ferme, que j’ai grandi. Dès que j’ai su lire, ce sont les contes de tante Lucille ainsi que ceux de la comtesse de Ségur qui ont rempli mon enfance. Mon intérêt pour les contes, les mythes et les légendes m’a conduit à l’U.Q.T.R où j’ai étudié en littérature. Par la suite, je me suis dirigée vers l’enseignement. J’ai surtout travaillé auprès de jeunes en difficulté qui fréquentaient les secteurs adaptés. Maintenant que je suis à la retraite, je consacre le plus clair de mon temps à écrire des histoires.

 


DU MÊME AUTEUR

DE LA MÊME AUTEURE

Jeanne Jutras

Le vieux Thomas et monsieur Eugène
Roman fantastique
Littérature Jeunesse
CLAIRE GAGNON
Fondation littéraire Fleur de Lys
Lévis, Québec, 2016, 216 pages.
ISBN 978-2-89612-525-8
Exemplaire numérique PDF : 7.00$
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Grand-père Gédéon et la légende du cheval de Noël
Roman fantastique
Littérature Jeunesse
CLAIRE GAGNON
Fondation littéraire Fleur de Lys
Lévis, Québec, 2018, 292 pages.
ISBN 978-2-89612-558-6
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L’étoile du Nord
Roman fantastique
Littérature Jeunesse
CLAIRE GAGNON
Fondation littéraire Fleur de Lys
Lévis, Québec, 2020, 176 pages.
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Corona au Lac Castagnier, roman, Jeanne Jutras, Fondation littéraire Fleur de Lys

Corona au Lac Castanier

  Jeanne Jutras

Roman

Fondation littéraire Fleur de Lys

Lévis, Québec, mai 2020,

 382 pages. Format : 6 X 9 pouces.

Reliure allemande.

Couverture couleur souple.

ISBN 978-2-89612-582-1

Édition papier : 24.95$

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PRÉSENTATION

PRÉSENTATION

À la demande de nombreux lecteurs qui m’ont incitée à écrire une suite à mon premier roman, Corona, ma mère, voici avec un immense plaisir, Corona au Lac Castagnier.

Ce roman raconte les péripéties de la vie de Corona qui va se poursuivre dans le pittoresque village de Lac Castagnier situé dans la région d’Amos, en Abitibi. Mon héroïne fait preuve d’une grande résilience en ces temps difficiles des années 1950, en pays de colonisation. À la fois historique et romancée, la vie de Corona est un peu celle de toutes ces mères vaillantes qui ont écrit notre histoire.

Le village de Lac Castagnier maintenant annexé à la municipalité de La Morandière ne semble plus qu’un souvenir dans l’esprit de tous ceux et celles qui l’ont habité dans une période plus prospère. Disparus le monastère et l’église en pierres des champs ! Des colons ukrainiens, des polonais et des québécois se serraient les coudes pour y survivre en ce beau temps où les marguerites fleurissaient abondamment dans des champs arides défrichés pour ennoblir la terre de glaise de l’Abitibi. Des époustouflantes veines d’or, de cuivre et de nombreux autres métaux étaient enfantées aussi par cette terre ingrate, offrant des emplois à certains colons. Aujourd’hui, quelques rares amoureux du passé habitent encore autour du majestueux lac Castagnier qui a survécu à cette succession de colons qui l’ont tour à tour délaissé pour d’autres cieux. Le petit cimetière blotti sur le lac nous ramène à la mémoire ceux qu’on a aimés et qui y reposent en perpétuelle paix, tout comme Corona, Philippe et Cyrille, membres de ma propre famille. Un autre minuscule cimetière qu’on a retrouvé parmi les branchailles et les arbres, à l’orée de ce village presque disparu, affiche encore aujourd’hui de mystérieux noms ukrainiens. Ce roman vous fera revivre des souvenirs attachés à ce coin de pays qui s’estompent implacablement dans le passé.


EXTRAIT

EXTRAIT

Chapitre 1

Rétrospective : le passé au présent

Vaguant à sa routine de mère de famille, Corona, transformée en véritable robot humain, subissait le lourd fardeau d’une souffrance innommable suite à la mort tragique de son nouveau conjoint, Pierre Gélinas. Elle savait bien au fond d’elle-même ne jamais pouvoir se résoudre à oublier le regard lumineux de son amant. Comme un fantôme, elle errait à côté de sa vie, subjuguée par ce passé récent et prisonnière de l’inacceptable. Les mois se succédaient tout de même et ses six enfants exigeaient des soins qu’elle leur prodiguait mue par le seul instinct maternel. Son plus grand souci se résumait maintenant à garder vivant dans le cœur de sa progéniture le souvenir de Pierre, le papa de sa petite Louise, cet homme si bon qui avait transformé sa vie misérable en paradis inespéré. Malgré le soutien de madame Brûlé, sa vieille amie d’Évain, l’attention spéciale de son frère Edmond, le notaire, et de l’épouse de ce dernier, Georgette, la pauvre Corona ne parvenait pas à remonter l’abîme au fond duquel l’avait cruellement précipitée son deuil.

— Papa, réussit un jour à prononcer sa petite Louise en regardant la photo de l’homme disparu.

— Oui, mon trésor, c’est bien ton papa ce bel homme qui te sourit sur le portrait en noir et blanc en te berçant avec beaucoup d’amour. Dommage que tu ne puisses pas voir ses beaux yeux verts… Dis-le encore, redis-le, ma petite Louise :

— Pa pa

Corona appuyait avec exagération sur les deux syllabes qui résumaient le mieux leur aventure extraordinaire : ils s’étaient adorés, Pierre et elle et des jumelles identiques étaient nées de cet amour défendu, au grand dam du Curé représentant la religion catholique dans la paroisse d’Évain. Une pneumonie avait brutalement emporté Lise, la plus faible des deux fillettes, l’hiver précédent, puis, deux ans plus tard, le père des jumelles disparaissait à son tour dans le fond de la mine Noranda. L’Abitibi paradait sans relâche son obsédant cortège de fatalités duquel Corona aurait bien voulu détourner le regard au plus vite. La pente lui paraissait trop raide à remonter à moins d’un effort surhumain tellement soutenu qu’elle ne parvenait déjà plus à le fournir. Heureusement, Philippe, son mari légitime, n’avait pas donné signe de vie depuis plus de deux ans que Corona habitait rue Cardinal Bégin, à Rouyn. Elle redoutait Philippe même si elle s’en savait protégée par son frère Edmond, le notaire. L’agressivité de son époux était légendaire à tel point que les trois aînés de Corona, Cyrille, Jeanne et Pauline tremblaient à l’idée de revoir un jour leur père.

— À la moindre menace de sa part, je le fais arrêter, lui avait assuré Edmond en lui expliquant que la loi la protégerait si son mari osait encore la frapper.

Tant qu’elle habiterait la ville, Corona pouvait dormir en paix jusqu’à un certain point. C’était relativement heureux que sa maison d’Évain ait été la proie des flammes il y avait déjà deux ans car elle pouvait considérer comme une délivrance le fait de ne plus dépendre de ses dix vaches laitières pour vivoter comme femme de colon. Ici, à Rouyn, en 1951, sa famille ne mourrait pas de faim et ne manquerait pas de l’essentiel grâce au secours direct de la paroisse Saint-Michel, aux bons soins des Filles d’Isabelle et à la générosité du Club Kiwanis. Son mari, Philippe, n’oserait plus l’embêter, au dire du notaire. Corona appréhendait quand même l’apparition de Philippe dans sa vie. La mémoire du corps imprègne des marques invisibles mais très réelles dans toutes les fibres de la personne qui a subi des sévices physiques. L’instinct de survie gardait donc constamment Corona sur le qui-vive. La jeune femme restait inquiète, craintive, l’œil ouvert et la conscience en effervescence, tel un malheureux animal traqué.
Cette nuit-là, la grande Corona s’éveilla en sursaut, dans sa chambre au deuxième étage de son logement. En pleine noirceur, elle tira en vain à plusieurs reprises la longue corde reliée à l’ampoule du plafond. Elle aurait juré que Pierre venait de lui parler et qu’on marchait sur le bout des pieds avec grande précaution, en bas, sur le prélart neuf qui craquait par ailleurs à la moindre pression.

— J’ai dû rêver, se rassura-t-elle.

Dehors, un orage tardif pour la saison pétardait son tonnerre courroucé sur cette fin d’automne 1952. Corona avait de tout temps aimé l’orage mais se sentant épuisée subitement, elle frissonna, étourdie par le fracas des coups répétés. Avec courage, elle sortit de sous son édredon usé et mit pied à terre dans l’obscurité pour jeter un coup d’œil par la fenêtre du passage par où des éclairs majestueux mais sinistres pénétraient en rafale en blanchissant les murs. L’électricité n’avait pas résisté à la vélocité du vent puisque la noirceur totale envahissait l’espace dès qu’un éclair y mourait en zigzaguant. La maman en longue jaquette pâle descendit l’escalier jusqu’en bas, en s’appuyant sur la rampe branlante. Tout l’intérieur du salon à aires ouvertes et celui de la petite cuisine adjacente s’éclairaient sporadiquement en même temps que les coups de tonnerre résonnaient en crescendo: l’orage battait son plein. Elle s’assura que ses deux portes étaient bien barrées, au nord et au sud des deux appartements puis, elle se dirigea à tâtons à côté de son poêle à bois en cherchant sa grosse théière sur un petit poêle électrique à deux ronds posé sur le comptoir: heureusement, le thé encore tiède serait délicieux.

— Bonyenne, qu’est-ce qui m’prend de penser que Philippe est ici… Y a personne, voyons : j’suis seule en bas pis les enfants dorment en haut dans leurs deux chambres… J’irai jeter un coup d’œil dans celle des filles en remontant : peut-être que l’une des quatre a été réveillée par l’orage.

Quant à ses deux garçons, Cyrille et Michel, elle aurait parié qu’ils dormaient à poings fermés, inconscients des assauts du tonnerre. Corona avala une bonne gorgée du liquide tiède mais amer, recracha les quelques feuilles de thé qui lui collaient au palais et se retrouva vite en pensée devant la tombe fermée de Pierre exposée dans le salon familial.

C’était devenu un rituel sacré : chaque nuit depuis l’enterrement, elle revivait minute par minute l’unique soirée de veille au corps qu’elle avait offerte à Pierre Gélinas, l’homme de sa vie. Elle aurait pu le faire exposer au salon funéraire Darby, sur la rue Perreault, mais ce service n’était pas gratuit, loin de là, et le salon funéraire était ouvert au grand public ce qui ne convenait surtout pas à un couple qui avait vécu hors des normes de la religion catholique. D’ailleurs, le cercueil avait été scellé parce que Pierre, défiguré par sa chute à la mine, n’aurait pas été reconnaissable, au dire de l’embaumeur. Elle voulut donc le garder tout près d’elle et de leur fille Louise, dans l’intimité totale et jusqu’au moment ultime, jusqu’au grand déchirement, jusqu’à la vraie fin irréductiblement terminale où le corbillard reconduirait son conjoint au cimetière de Rouyn pour y être enterré. Sous le regard éploré de la sœur de Pierre, madame Pagé, sous l’œil humide de sa bonne amie d’Évain, madame Brûlé, sous les yeux secs mais les cœurs attendris de son frère Edmond et de Georgette, la femme de ce dernier, Corona avait assisté à l’enterrement avec ses six enfants qui trouvèrent moyen de s’amuser et de se chamailler, plus ou moins conscients de la douleur extrême de leur maman. Adossée à un grand pin qui la maintenait debout, du moins en apparence, Corona avait suivi la cérémonie machinalement, amenuisée par une simple robe noire en coton que lui avait offerte sa belle-sœur, Georgette. Son minuscule chapeau rond en feutre noir arborait une large voilette, noire également, qui ombrageait son visage pâli par la souffrance. Le cœur serré, elle ne bronchait pas et ne pleurait pas non plus ayant épuisé sa réserve de larmes. Qu’adviendrait-il d’eux maintenant que Pierre les avait quittés ? Quand tout fut terminé, sous une pluie fine mais glaciale, après la dernière poignée de terre et la bénédiction rapide de Mgr Albert Pelletier de la paroisse Saint-Michel, Corona sentit un bras protecteur la soulever littéralement pour l’aider à avancer, comme si elle pouvait encore avancer dans la vie, comme si tout n’était pas d’ores et déjà fini, comme si elle n’était pas morte elle aussi, en même temps que Pierre. Son frère Edmond, le notaire, la tint serrée contre sa hanche et lui murmura simplement :

— Viens, Corona : Georgette nous a préparé hier un bon dîner qu’il lui suffira de réchauffer. Ensuite, tu vas te reposer chez-nous.

Georgette, sa délicate belle-sœur pétrie de délicatesse et de compassion ajouta avec une conviction profonde en retirant délicatement ses souliers noirs à talons cubains:

— Toi, tu te reposeras et je m’occuperai de tes enfants, aujourd’hui. En soirée, j’irai t’accompagner pour les coucher et on jasera un peu, par la suite. Je ne te laisse pas seule ce soir, chère Corona !

Une pensée reconnaissante avait effleuré l’esprit de Corona : pauvre Georgette, elle a déjà tant à faire avec ses sept enfants et son emploi de secrétaire au bureau d’Edmond… Corona avait ébauché un semblant de sourire en signe de reconnaissance, convaincue qu’elle devait absolument reprendre ses forces car elle se sentait vidée de toute son énergie vitale.

— Et Pierre qui m’appelait Corona, sa couronnée, pensa-t-elle le cœur gonflé, au bord des larmes qui refusaient de se liquéfier. Couronne d’épines, s’il est une couronne sur ma tête en ce jour de l’enterrement de tous mes rêves… Pierre… Mon cher Pierre…

L’orage avait cessé et Corona décida de clore son rituel plongeon dans le passé qui lui serrait trop fort la poitrine en cette fin de nuit. Ses longs pieds nus et glacés remontèrent lentement l’escalier qu’elle avait si souvent gravi avec Pierre et elle retrouva son lit dans un désarroi total. Sans son amoureux, l’existence ne rimait plus qu’avec solitude. Elle se savait et se sentait tellement seule, réellement projetée au fond d’un gouffre aux parois si lisses et si sombres qu’elle n’imaginait même pas s’en sortir un jour. Plus rien ne serait jamais pareil : la vie ne retrouverait certes plus son goût festif ni ses airs endimanchés du temps de leur bonheur. Sa solitude lui parut soudain encore plus obscure et plus lourde à porter, façonnée des entraves d’innombrables boulets invisibles solidement attachés à ses frêles chevilles. Elle devait avancer quand même, coûte que coûte, un pas après l’autre, même si l’espoir n’était plus qu’un mot vide de sens qui sonnait faux dans sa triste réalité aussi mal accordée qu’un vieux piano brisé. La maman réussit tout de même à s’endormir, au petit matin, enroulée dans son angoisse oppressante. Malheureusement, les pleurs aigus de sa petite Louise de trois ans la réveillèrent aussitôt en sursaut.


AU SUJET DE L’AUTEURE

AU SUJET DE L’AUTEURE

Jeanne Jutras

Jeanne Jutras fut enfant de l’Abitibi mais elle habite la région de Saint-Jérôme depuis plus de 30 ans.

Romancière, elle s’adonne aussi à la poésie avec grand bonheur. Madame Jutras est retraitée de l’enseignement au secondaire où, à Amos, elle a exploité la poésie de Félix Leclerc, celle de Gilles Vigneault et celle de Jacques Michel, entre autres, en initiation poétique avec ses élèves. Elle a aussi enseigné au secondaire à Saint-Jérôme, durant plusieurs années.

Membre de l’Association des auteurs des Laurentides, elle a publié deux romans : Corona, ma mère (2010), Lucie l’enfant étrange (2013) et un recueil de poésie : La Quintessence de ma vie (2011), à La Fondation littéraire Fleur de Lys de Lévis, Québec

Madame Jutras fut coordonnatrice pour Poésie Académie qui offre encore avec grand succès un micro ouvert aux poètes adolescents et adultes de la région, à Saint-Jérôme, depuis le 19 mars 2013.

« Ma poésie s’avère réponse à un élan naturel du cœur jumelé à un jaillissement imprévisible de l’âme. Chaque prise de conscience de la beauté et de la bonté du monde me procure un état de gratitude sans borne à l’égard du Grand Programmeur de la vie », avoue madame Jutras.


DU MÊME AUTEUR

DE LA MÊME AUTEURE

Jeanne Jutras

Corona, ma mère
Roman
Jeanne Jutras
Roman,
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, Québec, 2010, 408 pages.
ISBN 978-2-89612-353-7
Couverture souple couleur
Format 6 X 9 pouces
Reliure allemande
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La quintessence de ma vie
Poésie
Jeanne Jutras
Poésie,
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, Québec, 2011, 172 pages.
ISBN 978-2-89612-374-2
Couverture souple couleur
Format 6 X 9 pouces
Reliure allemande
Exemplaire papier : 24.95$ canadiens
Exemplaire numérique (PDF): 7.00$ canadiens

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Lucie, l’enfant étrange
Jeanne Jutras
Roman fantastique
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, Québec, 2012, 232 pages.
ISBN 978-2-89612-428-2
Couverture souple couleur
Format 6 X 9 pouces
Reliure allemande
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Papier ou Numérique

Corona au Lac Castanier
Jeanne Jutras
Roman
Fondation littéraire Fleur de Lys
Lévis, Québec, mai 2020,
382 pages. Format : 6 X 9 pouces.
Reliure allemande.
Couverture couleur souple.
ISBN 978-2-89612-582-1
Édition papier : 24.95$
Édition numérique : 7.00$ (PDF)

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